A son arrivée 110 rue de Grenelle, notre nouveau ministre de l’Éducation nationale se faisait un point d’honneur à rétablir dans leur intégrité des apprentissages fondamentaux, mis au pilori par les pédagogistes au service des précédents gouvernements. Les déclarations de Jean-Michel BLANQUER faisaient écho à ce que nous, au SNALC, demandions avec insistance depuis des années. Ses premières conférences de presse et interviews étaient pleines de promesses en ce sens.
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Archives mensuelles : novembre 2019
Concours : professeurs formatés, savoirs évaporés
Les épreuves du futur CAPES et du futur CRPE ont été présentées le 20 novembre aux organisations syndicales. le SNALC s’est assuré que l’agrégation ne subira pas de dégradation (pour le moment…), mais est très pessimiste sur la concertation à venir sur les professeurs de lycée professionnel et d’EPS.
Le SNALC condamne le fait que, dès 2022, les connaissances disciplinaires ne seraient plus évaluées qu’à travers une seule épreuve d’admissibilité. Au CRPE, elle concernerait en même temps le français et les mathématiques. La seconde épreuve d’admissibilité serait didactique, avec ordinateur et connexion internet. Ces deux épreuves ne compteraient que pour 30% de la note finale. L’admission consisterait en un oral didactique et en un entretien où le candidat montrerait sa connaissance du système et du rôle de fonctionnaire.
Ces épreuves témoignent d’une vision de nos concours et de nos métiers proprement hallucinante.
Pour le SNALC, les professeurs sont des professionnels dont la qualité première est la maîtrise des savoirs disciplinaires, qui fonde leur autorité et leur permet de transmettre et d’élever au sens noble du terme en exerçant, en conscience, leur liberté pédagogique.
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La réforme de la fonction publique ou la république en marche arrière
Ainsi donc, adieu les commissions et formations paritaires et les groupes de travail où étaient présentées les promotions, nominations et mutations des professeurs. Le gouvernement a choisi d’effectuer toutes ces opérations dans le secret des cabinets, à l’abri des regards indiscrets des organisations syndicales.
Pour ce qui est des mutations, sans aller jusqu’à soupçonner des velléités de favoritisme envers des individus ayant la cote auprès de leurs supérieurs, l’administration se prive ainsi du contrôle des barèmes ainsi que d’informations d’ordre tant personnel que professionnel sur les candidats qui lui permettraient d’ajuster au mieux les nominations aux profils des candidats. Et ce n’est pas une clause de style : encore en 2019, vos commissaires paritaires ont signalé de multiples erreurs de barème au mouvement général, et relevé des incompatibilités dans les propositions faites dans les mouvements spécifiques, ce qui a évité par exemple la nomination de professeurs sur des postes déjà attribués.
Pour les collègues qui se portent candidats, le ministère ressemblera encore un peu plus au Château de Kafka, et leur sentiment d’incompréhension envers la décision les concernant qui leur sera signifiée sera encore un peu plus prononcé faute d’en connaître la justification que leurs commissaires paritaires auraient pu obtenir au cours d’une commission ou d’un groupe de travail.
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