École, le retour aux fondamentaux ?!

A son arrivée 110 rue de Grenelle, notre nouveau ministre de l’Éducation nationale se faisait un point d’honneur à rétablir dans leur intégrité des apprentissages fondamentaux, mis au pilori par les pédagogistes au service des précédents gouvernements. Les déclarations de Jean-Michel BLANQUER faisaient écho à ce que nous, au SNALC, demandions avec insistance depuis des années. Ses premières conférences de presse et interviews étaient pleines de promesses en ce sens.

Deux ans plus tard, cette montagne d’espoirs a accouché d’une souris et le dédoublement (chaotique) des classes de CP et de CE1 en REP et REP+ est l’arbre qui cache la forêt. Mais finalement n’aurions-nous pas mal interprété toutes ces belles promesses ? En effet, l’Éducation nationale n’a jamais porté aussi bien son nom ! Nous avons compris « retour aux fondamentaux de l’instruction nationale ». Alors qu’il fallait bien entendre, et prendre au sens littéral du terme : « retour aux fondamentaux de l’ÉDUCATION nationale. »

Ainsi, nous avons pu voir fleurir ces deux dernières années dans les REP et REP+, mais pas seulement, des projets à portées éducatives de toutes sortes : la semaine sans écran ; la sensibilisation à l’hygiène dentaire et /ou alimentaire ; le tri sélectif ; la lutte contre le harcèlement ; la lutte contre la radicalisation ; les dangers d’internet…

Pour couronner tout ce concert de projets, notre ministre eut la bonne idée de généraliser, pour ne pas dire imposer, la mise en place de petits déjeuners dans les écoles de milieux défavorisés. Alors oui, à l’heure où les directeurs et directrices croulent et craquent sous les contraintes et la paperasse administrative, où les enseignants sont plus que jamais agressés par certains parents et abandonnés (pour ne pas dire condamnés par la hiérarchie), à l’heure où les autres enfants sont victimes d’autres enfants victimes eux-mêmes de la « théorie » pourtant louable de l’école inclusive mais sans moyens de fonctionnement dignes dans les faits, notre ministre de l’ÉDUCATION nationale respecte, en effet, son engagement de revenir aux fondamentaux de l’ÉDUCATION à la lettre. Et, ne vous en déplaise, délivrer, à chaque enfant, un petit déjeuner en est un ! Oui. N’ayons aucun doute sur cette mesure progressiste. Elle est la première d’une longue série. En plus d’arriver le ventre vide à l’école, certains enfants n’ont pas une durée de sommeil suffisante pour enregistrer les savoirs, eux fondamentaux, délivrés.

A quand la grasse matinée réparatrice à l’école ou la sieste en élémentaire ? Et que dire du manque d’hygiène constaté chez certains élèves ! Après le petit déjeuner, il va falloir prévoir également un temps pour l’hygiène bucco-dentaire, vous ne pensez pas? Accueil, mise en place du petit-déjeuner, prise du petit déjeuner, moment convivial d’échanges, brossage de dents et compagnie : les apprentissages commenceront, pour les élèves qui en ont le plus besoin, une heure plus tard que prévu.

Alors anticipons la mise en place des mesures dans le sens du retour aux fondamentaux de l’ÉDUCATION nationale et prioritaire. Ritualisons la sieste pour récupérer du manque de sommeil et pourquoi pas la toilette obligatoire avant de rendre les élèves – ou plutôt leurs petits chéris- aux parents à leur sortie de l’école.

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