Direction d’école : où en est-on de la direction d’école en cette fin d’année 2020 ?

La direction d’école est en souffrance depuis plusieurs années à cause de l’écart entre les attendus de la hiérarchie et une réalité du terrain que l’institution semble – ou plutôt préfère – ignorer. Depuis des années, le SNALC ne cesse de le répéter dans les réunions au ministère. Les nombreux groupes de travail sur la question des directeurs n’ont permis finalement que de panser la plaie ouverte et profonde de la direction.

Le directeur manque de tout… sauf de travail

Malgré le manque de moyens en temps, le manque de moyens humains et matériels, le directeur ou la directrice cumule les fonctions : chef d’établissement (sans en avoir ni l’autorité, ni le pouvoir hiérarchique), principal adjoint, secrétaire, comptable, infirmier scolaire, assistante sociale, responsable sécurité, portier, etc. sans compter une part d’enseignement pour 94 % d’entre eux. Corvéable à merci, le directeur cherche consciencieusement à répondre à tout, à pallier toute difficulté, jusqu’à l’épuisement professionnel et parfois moral pour une reconnaissance financière qui incite de moins en moins d’adjoints à accepter cette responsabilité.

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Bientôt 2021

Le mois de décembre 2020 est entamé et nous nous approchons enfin, tant bien que mal, de 2021. Cette année de 2020 fut pour beaucoup d’entre nous une année noire. Le confinement et la crise sanitaire ont mis nos nerfs à rude épreuve. Si contrairement à certains actifs du secteur privé, notre statut de professeur nous a permis d’échapper financièrement au pire, moralement cela a été très difficile.

Puisse 2021 nous apporter un peu de réconfort… Cela ne s’annonce pourtant pas très bien et les indicateurs que nous pouvons avoir au travers des réunions qui se bousculent en cette fin d’année au ministère nous laissent présager du pire.

Côté sanitaire, nous avons de fortes chances de garder le masque pendant encore de longs mois et des périodes de confinement partiel sont probables. Et devant le manque criant d’enseignants, malades ou vulnérables, le recrutement de contractuels explose. C’est inquiétant certes, mais le plus inquiétant est le recours de plus en plus massif aux contractuels que l’Education Nationale institutionnalise et qui peu à peu forment un nouveau corps d’enseignants bien plus corvéables et rentables économiquement.

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Une école de la confiance ? À certaines conditions, oui

L’école de la confiance est devenue une marque déposée. Et surtout un outil de communication d’un ministre ayant le sens de la formule, rarement magique. La bienveillance n’est que trop rarement appliquée à ceux qui œuvrent en ses murs : les professeurs des écoles. Elle est pourtant exigée, mais sans contrepartie.

Observatoire aveugle

Jamais notre profession n’aura été autant observée. Notre ministre de l’observatoire devrait enlever ses œillères et tirer les conclusions évidentes pour tous. Afficher la volonté de reconnaître nos compétences et vouloir renforcer notre légitimité face à la communauté éducative ne suffit pas. Sur le terrain, les déclinaisons de cette volonté vont à contre-courant de la finalité exprimée. Quand cessera-t-on de réduire les enseignants à de simples membres de la communauté éducative ? Par leurs savoirs et leur savoir-faire, ils sont des experts, et à l’école leur parole devrait primer sur celle des parents. Dans les faits – et c’est un comble – les enseignants en sont réduits à écouter, et parfois à devoir suivre, les directives des parents et/ou les injonctions de supérieurs hiérarchiques n’ayant jamais eu de classe. Nous sommes entre le marteau et l’enclume, les mains liées dans le dos.

Dialogue et bouchons de cire

Quand notre ministre prétend entendre les enseignants et leurs problématiques, il serait opportun de commencer par retirer les bouchons de cire afin d’écouter l’avis des élus des personnels, qui sont les plus au fait des besoins de la profession. Force est de constater que le dialogue social n’est plus qu’un monologue médiatique.

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