Une reprise pleine de trous

Le SNALC a suivi les annonces faites lors de la conférence de presse de ce soir, suite aux échanges que nous avons eus avec le ministère cet après-midi * en tant qu’organisation représentative.

Si le SNALC a noté plusieurs évolutions allant dans le sens de ce que nous demandons, parfois depuis octobre dernier, le compte n’y est pas pour assurer une reprise dans les meilleures conditions possibles.

Le renforcement objectif du protocole dans tous les lycées et seulement de façon partielle dans les collèges de 15 départements ainsi que la fermeture généralisée d’une classe dès le premier cas à tous les niveaux correspondent à des évolutions que nous avons demandées. Toutefois, nous constatons que dans les écoles primaires, dans les collèges de la majorité des départements et dans l’ensemble de leurs cantines, nous serons dans des conditions similaires à celles qui ont conduit à la fermeture et au déplacement des vacances de Pâques. Pour le SNALC, c’est faire prendre aux personnels, aux élèves et à leurs familles un risque sérieux.

À ce sujet, le SNALC ne peut accepter la formule « nous assumons ce choix » employée ce soir. Ce sont les personnels de l’Éducation nationale et des collectivités qui assument ce choix, et qui en subiront les éventuelles conséquences, conséquences d’autant plus importantes que nous ne bénéficions d’aucune réelle priorité vaccinale pour les volontaires. Preuve en est que nos dirigeants n’ « assument » rien du tout.

Enfin, le SNALC maintient que l’entêtement concernant notamment le maintien d’un grand oral qui n’est pas correctement préparé est insupportable. Nous sommes des professionnels dotés d’une éthique professionnelle et ne pouvons décemment nous résoudre à envoyer nos élèves passer une épreuve érigée en symbole politicien, qui désorganise encore plus notre fin d’année. Nous aborderons ce point dans un cadre intersyndical et, si l’entêtement perdure, proposerons des modalités d’action aux collègues.

Point sur la situation sanitaire : réunion exceptionnelle

Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 22 avril 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.

La reprise

Le ministère revient sur les échanges avec les collectivités, notamment sur la question de l’aération. Volonté de l’AMF qu’il y ait une stabilité des protocoles sanitaires. Pas de modification du protocole sur les écoles (primaires). Sur la question de la répartition des enfants dans les classes en cas d’absence du professeur, il y aura une consigne explicite indiquant qu’il ne faut pas le faire (si le remplacement n’est pas possible, on passe à distance dans les cas où c’est déjà prévu). Sur les cantines, il y a forcément des adaptations locales car tout ne peut pas être décidé au ministère. Sur le « contact tracing », maintien de fermeture dès le premier cas confirmé. Les dispositifs d’accueil (pour les jeunes collégiens) seront réactivités et les personnels enseignants du 1er degré seront prioritaires pour faire accueillir leurs enfants.

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D’enseignant spécialisé à personnel ressource : vers la fin de l’ASH ?

Depuis la réforme du CAPPEI en 2017, une logique de transformation des enseignants spécialisés en personnels ressources se met en place. Pour rappel, le SNALC s’est opposé à cette évolution et a voté contre le CAPPEI et la logique du tout inclusif. Le ministère suit des recommandations internationales et la pression du ministère de la Santé qui trouve que le spécialisé coûte trop cher et commence à transformer les plateaux techniques en SESSAD mobiles. Un certain nombre d’élèves d’IME et d’ITEP sont renvoyés vers les écoles, les hôpitaux n’ayant plus les moyens de prendre en charge tous les élèves ayant des troubles psychiatriques. En conséquence, on demande aux écoles d’accueillir des élèves avec des difficultés de plus en plus importantes, une scolarité en école coûtant deux à cinq fois moins cher qu’une scolarité en IME, ITEP ou à l’hôpital.

Les inspecteurs cherchent donc à mobiliser des moyens pour gérer la situation. Or, la légitimité des enseignants spécialisés vient de leur pratique en classe, face à des élèves à besoins particuliers. Le SNALC est opposé à les voir devenir personnels ressources. Ce n’est pas ce que nous voulons, ce n’est pas ce dont ont besoin les élèves, et les collègues des classes « ordinaires » vont très vite remettre en cause les enseignants spécialisés si les choses évoluent dans ce sens.

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