Point sur la situation sanitaire : réunion exceptionnelle

Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 22 avril 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.

La reprise

Le ministère revient sur les échanges avec les collectivités, notamment sur la question de l’aération. Volonté de l’AMF qu’il y ait une stabilité des protocoles sanitaires. Pas de modification du protocole sur les écoles (primaires). Sur la question de la répartition des enfants dans les classes en cas d’absence du professeur, il y aura une consigne explicite indiquant qu’il ne faut pas le faire (si le remplacement n’est pas possible, on passe à distance dans les cas où c’est déjà prévu). Sur les cantines, il y a forcément des adaptations locales car tout ne peut pas être décidé au ministère. Sur le « contact tracing », maintien de fermeture dès le premier cas confirmé. Les dispositifs d’accueil (pour les jeunes collégiens) seront réactivités et les personnels enseignants du 1er degré seront prioritaires pour faire accueillir leurs enfants.

Sur les collèges et lycées, qui seront à distance la semaine prochaine, des recommandations (fiches DGESCO*) ont été faites. Pour le retour en présence à partir du 3 mai, tous les lycées seront en demi-jauges (ce qui améliorera la restauration scolaire). Pour les collèges, généralisation de l’hybridation pour les élèves de 4e et de 3e dans les 15 départements sensibles où le virus circule beaucoup (avec une liste). Cela n’exclut pas que cela soit fait dans des collèges d’autres départements si la situation le nécessite. La demi-jauge s’apprécie au niveau de l’établissement.

Pour tous les niveaux, un cas confirmé = fermeture de la classe. On ne passe plus par les ARS : la procédure est accélérée.

Fiches DGESCO :
Fiche1 : PROF collège – lycée
Fiche2 : ELEVES collège – lycée
Fiche3 : CHEFS D’ETABLISSEMENT

L’avis du SNALC

Le SNALC rappelle que si la situation sanitaire l’exige (notamment pour éviter d’avoir à fermer une nouvelle fois dans 3 semaines), il comprendrait que l’on allonge légèrement la période de fermeture, notamment pour que le maximum de personnels puissent avoir eu accès à la vaccination. Nous préférons évidemment voir les élèves en présence, mais il faut avant tout avoir une fin d’année scolaire qui ne mette pas les collègues et les familles en danger pour la beauté d’un symbole politique. C’est pourquoi, en cas de maintien des dates annoncées de retour en présence (ce qui est visiblement l’hypothèse retenue), le protocole doit être strict, et correspondre enfin aux demandes que nous faisons depuis des mois, et dont la plupart sont énumérées dans notre pétition intersyndicale + parents.

Le SNALC réitère plusieurs demandes très simples et très claires pour cette fin d’année, en revenant sur certaines déjà énumérées dans la pétition :

  • un protocole stable et national, qui ne change pas tous les 15 jours,
  • la même définition de « cas contact » pour les personnels que celle qui s’applique aux élèves de la classe, sans avoir à recourir à des « enquêtes » qui, dans les faits, n’ont pas lieu,
  • dans les cantines, le respect du protocole qui s’applique aux restaurants d’entreprise,
  • la mise en place de demi-groupes dans tous les collèges en plus des lycées,
  • une politique de tests à la hauteur (voir plus bas),
  • la vaccination de tous les personnels volontaires (voir plus bas).

Le SNALC rappelle que c’est probablement le fait de n’avoir pas appliqué des mesures plus strictes plus tôt qui a entraîné la fermeture des écoles, collèges et lycées ainsi que le déplacement des vacances de Pâques dans le calendrier. Veillons donc à ce que nous n’ayons pas à revivre cela d’ici à la fin de l’année scolaire. De ce point de vue, la fermeture de classe au premier cas confirmé telle qu’annoncée par le ministère est une mesure qui correspond à nos demandes.

Le SNALC ne revient pas sur l’organisation du travail à distance en collège et lycée la semaine prochaine : il a signalé l’ensemble de ses revendications à la DGESCO cette semaine.

L’organisation de l’année, les examens

Le ministère n’a pas abordé ce point.

L’avis du SNALC

Le SNALC réitère sa demande de date butoir concernant les épreuves d’examens de cette fin d’année, et renouvelle les revendications qu’il avait portées lors des précédents échanges.

Le SNALC accueille évidemment favorablement la décision concernant les élèves du CNED règlementé, mais trouve déplorable qu’il ait fallu que les familles en aillent jusqu’à un recours en Conseil d’État, alors même que nous avions averti sur ce problème bien en amont. Il prend également note de la session de rattrapage organisée pour les élèves de BTS, qui règlera une partie des problèmes (notamment en cas de candidat positif au moment de passer ses épreuves), mais pas tous.

La vaccination, les personnels

Il y aura toujours un accès préférentiel pour les personnels de la communauté scolaire [Note du SNALC : mais visiblement toujours dans le cadre du calendrier vaccinal général].
Une attention sera portée sur le fait d’accorder une ASA pour des personnels qui n’auraient pas d’autres créneaux pour se faire vacciner que sur le temps de service.

L’avis du SNALC

Le SNALC juge parfaitement insuffisante la politique du coupe-file qui a été mise en place dans l’urgence pour les personnels de + de 55 ans. Au-delà des problèmes logistiques inhérents à l’impréparation de cette mesure (dont nous avons de nombreux exemples), cela ne constitue pas la priorité vaccinale pour l’ensemble des personnels volontaires que nous demandons. Pour nous, l’accès à la vaccination est un élément essentiel de la stratégie globale, et force est de constater que l’État n’a pas été à la hauteur sur ce point, loin s’en faut.

Le SNALC rappelle qu’il est de plus en plus sollicité sur la question de la reprise du travail en présence pour les personnels vulnérables qui ont été vaccinés. Il rappelle qu’en l’état actuel du droit, ces collègues n’ont pas à reprendre en présentiel (ni même à signaler à leur employeur qu’ils sont vaccinés, d’ailleurs) : il serait bon qu’une information claire circule sur ce point.

Le SNALC rappelle qu’il a déposé un préavis de grève jusqu’à la fin de l’année, dont les collègues peuvent, s’ils le souhaitent, se servir.

La politique de tests

Intensification des tests salivaires. Avant la fermeture, on était à 250 000 tests salivaires réalisés. Il va y avoir une montée en charge pour passer de 300 000 à 600 000/700 000 dans les deux prochaines semaines, avec une priorité dans les zones où le virus circule le plus. Les personnels (enseignants, ATSEM) pourront s’auto-tester deux fois par semaine : les autotests seront livrés dans les écoles la semaine prochaine.

Pour les personnels du second degré (ensemble des personnels, y compris agents des collectivités), livraison d’autotests à partir du 3 mai. Des autotests seront réalisés une fois par semaine pour les lycéens, dans les établissements scolaires, probablement à partir du 10 mai. Cela se fera sous supervision de personnels de santé scolaire, de personnels volontaires dans les établissements, de médiateurs supplémentaires qui seront recrutés. Il y aura recueil des autorisations parentales. Pour les collégiens, l’avis de la Haute Autorité de Santé est en attente. Dans une période transitoire, il y aura demande d’une extension des tests salivaires en collège.

L’avis du SNALC

Le SNALC a toujours demandé une politique de tests massive et régulière proposée aux personnels comme aux élèves. Il prend note de l’augmentation quantitative annoncée, en espérant qu’elle se traduira rapidement sur le terrain. Le SNALC rappelle la situation spécifique de certaines catégories de personnels, notamment les professeurs des écoles en maternelle et les AESH. Il demande donc que l’on ait a minima un test par semaine pour les élèves de maternelle.

Le SNALC rappelle aussi que, jusqu’à présent, les collèges ont constitué un très gros trou dans la raquette sanitaire, puisqu’il n’avaient ni possibilité d’adapter leurs effectifs, ni tests salivaires. Avec la recommandation de la Haute Autorité de Santé de ne réserver les autotests qu’aux lycéens, on risque une fois encore de faire du collège le maillon faible de la stratégie d’ensemble.

Sur les autotests, le SNALC rappelle l’avis du Conseil scientifique du 19 avril dernier (qui n’a, lui, pas de soucis avec les autotests en collège): « Pour les enfants des collèges et lycées, l’ATAG est adapté et devra se déployer dans un premier temps avec un apprentissage sur site (une ou deux fois), puis la réalisation se fera à domicile sous le contrôle des parents. »

Le SNALC est en plein accord avec cet avis, et indique que les professeurs ne sont pas en mesure de réaliser un tel apprentissage, même avec une éventuelle « formation express » : on est clairement hors du champ de compétences de la profession, et il y a un fort risque que leur responsabilité soit engagée s’ils donnent une information inexacte, floue, et que cela a des conséquences. Le SNALC demande donc que l’on réalise des documents écrits et vidéo à destination des élèves et des familles, qui pourront être largement diffusés la semaine prochaine, et que l’on fasse appel, en plus des personnels de santé en trop faible nombre dans notre institution, à des gens dont c’est le métier ou qui ont été recrutés spécifiquement sur cette mission, comme on l’a fait pour les tests salivaires. Le SNALC s’opposera à ce que ces autotests soient réalisés dans les établissements au-delà d’une courte phase « d’entrainement » : les lycéens, supervisés par leurs parents, sont parfaitement capables de les faire chez eux. Le SNALC demande au cabinet du ministre de reprendre les échanges en haut lieu pour modifier l’annonce faite à la conférence de presse de 18h sur ce point.

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