Les situations conflictuelles dans le premier degré

Dans le premier degré, conflits et remise en question de l’autorité du professeur sont monnaie courante. Contrairement à ce qui se passe dans le second degré, la gestion de classe rencontre rarement des débordements de violence de la part des élèves envers les professeurs. Les conflits trouvent principalement leur origine dans le relationnel de plus en plus tendu avec les parents d’élèves, la hiérarchie et entre pairs.

Les parents d’élèves

Certains parents peinent à imposer une autorité à la maison et à accepter celle de l’enseignant. La moindre punition peut être remise en question ou contestée, et ce dès l’entrée en maternelle. Au lieu de soutenir la décision du maître, beaucoup de parents s’opposent, altérant ainsi l’autorité du professeur. De plus, l’école est aujourd’hui considérée comme un « service » public au sens propre – un dû – pour lequel on exige une réponse à toutes les attentes, à tous les maux, même extérieurs.

L’inspecteur

Les motifs de relations de plus en tendues entre IEN et PE sont nombreux : remise en question de la liberté pédagogique, infantilisation dans les échanges, comptes-rendus de rendez-vous de carrière blessants, absence de soutien en cas de remise en question ou d’agressions, manque d’empathie dans les demandes d’autorisation d’absence, etc.

Lire la suite

Loi Rilhac : la boîte de pandore est ouverte

Le SNALC a pris connaissance de la version définitive de la loi Rilhac sur la direction d’école, qui a été adoptée en commission mixte paritaire hier.

Au fil des allers et retours du projet de loi entre les deux chambres du parlement, le SNALC a pu constater que ses points problématiques ont été maintenus, alors que l’essentiel des éléments qui apportaient des améliorations concrètes pour les conditions de travail des directrices et des directeurs ont été retirés.

En effet, la fameuse « autorité fonctionnelle » est toujours présente à l’arrivée, et son cadrage est quasi inexistant (« dans le cadre des missions qui lui sont confiées »). Rappelons que dans notre ministère, l’autorité fonctionnelle peut aller très loin, y compris dans certains cas jusqu’à octroyer la capacité de prendre des sanctions disciplinaires. Sachant que de surcroît l’une des missions du directeur est désormais de « participe(r) à l’encadrement […] de l’enseignement du premier degré », il est à redouter qu’on lui attribue de plus en plus les fonctions (et le pouvoir) d’un inspecteur-bis, mais sans la sécurité ni la rémunération afférentes. Le SNALC a toujours défendu la liberté pédagogique des enseignants, et cette loi entreprend de s’y attaquer.

Enfin, que dire du pétard mouillé de l’aide administrative ? Son attribution est au bon vouloir de l’État, sans que rien ne puisse l’y contraindre. Les communes quant à elles « peuvent mettre à disposition des directeurs d’école les moyens matériels nécessaires à l’exercice de leur fonction ». À quel moment la commission mixte paritaire a-t-elle pu penser que des moyens qualifiés de « nécessaires » pouvaient ne pas être octroyés ? A-t-elle vérifié le sens du mot « nécessaire » dans un dictionnaire ?

Lire la suite

Carrière des PE: quand les médiateurs aussi tirent la sonnette d’alarme…

Chaque académie dispose d’un service de médiation qui peut être sollicité par les professeurs des écoles en cas de désaccord avec une décision de l’administration.

Chaque année, un rapport complet est publié, regroupant les observations du réseau des médiateurs et prodiguant des recommandations pour améliorer les conditions d’exercice et de vie des personnels.

Le dernier rapport de 2020 est édifiant : les recommandations rejoignent très clairement les revendications du SNALC.

L’année dernière, le nombre de saisines de médiateurs a vu une augmentation record de 18%. Au vu de cette explosion des sollicitations, le rapport insiste sur le fait que « le bien-être au travail passe d’abord par la possibilité pour les personnels d’être entendus et d’obtenir des réponses claires et lisibles à leurs demandes. […] Il dépend également de la reconnaissance juste et équitable du travail et de l’engagement de chacun. »

En effet, 16% des médiations concernent les questions de carrière ou statutaires, avec une augmentation de +25% en 5 ans. Les quotas du PPCR, l’avis pérenne du 3ème rendez-vous de carrière et la difficulté d’engager des recours restent une source récurrente de crispations.

Lire la suite