Décrets direction d’école : petits gains, grosses pertes

Après deux réunions de concertation avec les syndicats élus en CSA MEN, la DGRH du Ministère a exposé, au gré des alinéas de quelques projets de décrets d’application de la loi RILHAC, quelques gains, certes appréciables, relatifs à la fonction de directrice ou de directeur d’école. Cependant, ils ne font en aucun cas oublier les altérations prévisibles de la fonction découlant des propositions du ministère. Et cela, le SNALC ne peut s’y résoudre.

Un constat comme point de départ

La fonction de directeur d’école attire de moins en moins. Le phénomène n’est pas nouveau, et il va crescendo au regard d’un alourdissement progressif des missions inhérentes à la direction. Aussi, les jeunes fuient la fonction, à l’exception près du compromis à courte durée qui consiste à prendre la charge d’une direction pour éviter une mutation trop lointaine dans le département. Les anciens, eux, s’accrochent et attendent la retraite comme la pluie en plein désert ou, si la retraite est encore trop lointaine, optent pour une fonction qui minera moins leur vie personnelle et leur garantira un minimum de qualité de vie. Le Ministère a complètement oublié les constats qu’il avait lui-même faits sur la surcharge de travail de la direction d’école. Le SNALC lui a donc rappelé que les directeurs sont à la limite du burn-out et que le transfert des missions de l’IEN vers le directeur n’est pas compensé par le retrait d’autres missions. Une fois de plus, le SNALC a insisté sur la nécessaire simplification des tâches qui incombent aux directeurs d’école mais aussi sur le besoin de secrétariat administratif pérenne et formé, quitte à le partager sur les petites structures.

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Devenir enseignant : la cour des comptes examine le recrutement

Le 1er février 2023, la Cour des comptes a rendu un rapport sur le recrutement et la formation qui « (…) vise notamment à apprécier l’attractivité du recrutement ainsi que la qualité de leur formation initiale. » Elle reconnaît que la crise du recrutement est particulièrement marquée pour les académies franciliennes et dans certaines disciplines du secondaire. Mais cette crise s’aggrave. Si la question des rémunérations est reconnue comme importante, la Cour des comptes évoque d’autres causes, minimisant selon nous cet aspect primordial pour la profession, depuis longtemps.

Elle note que depuis 2010, de multiples modifications de la formation, du concours, des contenus de formation, démontrent que la situation est insatisfaisante, avec des problèmes que la masterisation n’a absolument pas solutionnés. Cela a retardé l’entrée dans la vie active, et donc le problème du financement des études pour les futurs candidats, ce que le SNALC avait dénoncé à l’époque.

La Cour des comptes, pour répondre à cette crise du recrutement, formule différentes propositions tout en reconnaissant que « ces propositions de réforme ne sauraient à elles seules redonner une meilleure attractivité au métier enseignant. La position sociale de la fonction enseignante et l’attractivité du métier doivent être une véritable priorité interministérielle, affichée et traduite en moyens. » On ne saurait mieux dire.

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