L’actualité du moment est marquée par les décrets autour de la direction d’école qui commencent à voir le jour. Ces décrets d’application inquiètent le SNALC depuis les prémices de la loi Rilhac, même s’il reconnaît volontiers que les écoles de grande taille puissent avoir besoin d’un mode gestion semblable à celui de petits collèges de taille similaire. Pour autant, les structures premier degré de plus de 20 enseignants représentent une toute petite partie des écoles et la majorité d’entre elles a besoin avant tout d’une vraie cohésion dans les équipes pour fonctionner. Et cela s’annonce mal.
C’est pourtant bien une autorité dite « fonctionnelle » qui sera donnée à tous les directeurs et directrices pour leur permettre d’assurer « le bon fonctionnement de l’école ». Cette autorité les obligera, souvent malgré eux, à faire des choix qui influeront forcément sur les conditions de travail quotidiennes des équipes. Alors que bon nombre d’enseignants, directeurs ou adjoints, nous écrivent déjà pour nous faire part de relations très tendues entre collègues, on imagine l’ampleur des tensions et conflits qui vont s’installer sous peu dans certaines écoles.
Mais quel sera réellement le pouvoir du directeur d’école ? Cela reste encore et toujours flou. Déjà ci et là, des propositions de lois tendent à donner un pouvoir (hiérarchique) au directeur de l’école, qui lui permettrait d’évaluer ses collègues par exemple. Sans aller jusqu’à imaginer qu’il pourrait être demandé à un directeur de donner des appréciations « à consolider » ou « excellent » à des collègues de son école, nul doute que l’autorité dite fonctionnelle obligera ces mêmes directeurs à « recadrer » d’une manière ou d’une autre des collègues qui ne suivraient pas ses directives.
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