Vers une autre direction
Archives mensuelles : mai 2023
Crise des recrutements : réagissez, Monsieur le Ministre
Le SNALC tire la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années, mais c’est l’alerte pour catastrophe naturelle qu’il faudrait désormais déclencher : les résultats des admissibilités aux concours de l’enseignement sont abyssaux. Sauf que la catastrophe n’est pas naturelle : elle est fabriquée d’année en année par nos dirigeants.
Ainsi, dans le second degré, il y a désormais 101 admissibles pour 245 postes en allemand, et 47 pour 134 en lettres classiques. Il est probable ou certain que tous les postes ne seront pas non plus pourvus après les épreuves orales d’admission en éducation musicale, anglais, espagnol, lettres modernes, mathématiques et physique-chimie.
Dans le premier degré, c’est déjà la saignée à Créteil (737 admissibles pour 1166 postes), Versailles (833 admissibles pour 1285 postes) et en Guyane (80 admissibles pour 165 postes). Il est loin d’être certain que tous les postes pourront également être pourvus à Amiens, Bordeaux, Grenoble, Nancy-Metz, Orléans-Tours et Paris. Et le ratio admissibles/postes est également inférieur à 2 à Aix-Marseille, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Nice, Reims, ainsi qu’en Martinique.
Ces chiffres épouvantables ne sont pourtant pas surprenants. Le ministère de l’Éducation nationale étudie lui-même avec précision son échec, que ce soit dans son enquête sur le temps de travail ou dans celle sur le bien-être au travail. Et ce n’est clairement pas le « travailler plus pour gagner plus » du pacte enseignant — qui nous fait une fois de plus passer pour des fainéants qui pourraient quand même faire un effort — qui va arranger quoi que ce soit.
Lire la suiteLe mot du président : Ministère : le poulet sans tête
À voir la politique menée depuis un an à l’Éducation nationale, notre ministère fait l’effet d’un poulet sans tête qui continue de courir dans tous les sens, sans rime ni raison.
Grandes annonces du président de la République qui feraient presque oublier qu’il existe un ministre, réforme du collège absolument délirante, réforme de la réforme de la réforme de la voie professionnelle, bac en mars, nouvelles charges de travail pour des directions d’école épuisées, inclusion scolaire hors de tout contrôle et de toute dimension humaine… rien ne va.
Imaginez un ministre qui aurait déclaré publiquement avoir mis ses enfants dans l’établissement privé le plus huppé qu’on puisse imaginer. Imaginez ensuite ce même ministre partir en croisade contre le manque de mixité sociale entre les établissements publics. À l’Éducation nationale, c’est possible ! On fait le contraire de ce que l’on préconise, et on préconise uniquement des choses dont on sait qu’elles ne changeront rien, voire qu’elles aggraveront l’existant.
Lire la suite