Le mot du président : ne pas se tromper de direction

Jean-Rémi GIRARD

Alors que notre nouveau ministre a fait sa première rentrée, le SNALC sera plus que jamais vigilant quant à la politique qu’il compte mener dans le premier degré.

Nous nous inquiétons avec vous sur l’évaluationite nationale. Les collègues perdent déjà beaucoup de temps sur les évaluations de CP et de CE1, qu’il conviendrait a minima d’alléger : pourquoi donc en rajouter en CM1 ? De même, l’empilement de contraintes pédagogiques sans amélioration des conditions d’exercice, alors même que faire classe est de plus en plus difficile, ne peut que crisper à raison les professeurs des écoles.

Nous espérons en revanche que les mesures sur la gestion des élèves harceleurs à l’école primaire seront suivies d’effet. Pour le SNALC, ce n’est pas à la victime de changer d’école, et il faut passer des paroles et des bonnes intentions aux actes. Le SNALC est également prêt à travailler sur la question du concours (et de sa place) et de la formation initiale, tant que devenir professeur des écoles garantit l’obtention d’un niveau master et d’un emploi de catégorie A. Le concours en fin de M2 était une stupidité et a découragé de très nombreux étudiants.

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Dans le 1er degré – Pacte : une « revalorisation » qu’on paye cher

Dans le premier degré, les professeurs des écoles attendaient la pré-rentrée pour en savoir plus sur le Pacte. Dans certaines écoles, les questions posées ce jour-là sont restées sans réponse, mais globalement il manquait de PE prêts à s’engager malgré les incitations des directeurs d’école et malgré des tracts colorés, des cartes mentales et infographies en tout genre proposés. Pourtant, on pouvait y voir « REVALORISATION » et plein de chiffres pour montrer qu’avec le Pacte, on pouvait devenir riche.

Dans un premier temps, les collègues dont on a refusé la demande de Pacte ont été déçus. Puis, constatant que l’organisation de ces heures confinait au grand n’importe quoi, ils ont été bien soulagés.

En effet, aujourd’hui des collègues se préparent à faire du soutien au collège avec des heures qui vont tomber au fil du temps à la façon Tetris, et d’autres, à qui on avait vendu une certaine mission, voient arriver les premières contraintes qui n’étaient ni prévues, ni annoncées au départ. La mise en place des animations pédagogiques de trois heures promet d’être un casse-tête : quand elles ne tomberont pas les mercredis après-midi, elles pourront être divisées par deux et donc nécessiter deux fois plus de mercredis ou soirées. On ne désespère pas de sourire (jaune) en imaginant toutes les animations découpées en une heure…

On attendra mi-septembre pour faire le bilan de la participation des PE à ce qu’on appellera « chahut » pour ne pas utiliser un mot plus vulgaire. Une chose est sûre, si on peut devenir « riche », tout le monde va le payer cher.