Dans le 1er degré – La multiplication contre-productive des plans

À la saison des vendanges, c’est la récolte des plans pour les écoles. Bon nombre d’entre elles connaissent la multiplication des plans de formation obligatoires : plan maths, plan français, plan maternelle, plan laïcité, plan sciences. Le choix pédagogique du professeur des écoles n’ayant pas sa place ici, toutes ces formations se font à public désigné.

Certaines écoles et certains collègues sont malheureusement moins épargnés que d’autres et auront la joie, pour cette cuvée 2023, de bénéficier, supporter ou subir non pas deux mais trois plans, avec parfois en pochette-surprise une évaluation d’école ! Et tout ceci s’accomplit sans aucun respect des 108 heures.

La multiplication des plans s’apparente à un gorgeoir mécanique et elle ne fera pas de miracles. D’ailleurs, beaucoup de collègues avouent soit n’avoir rien appris, soit n’avoir pas appris grand-chose.

Pour le SNALC, il manque des plans essentiels pour éviter le gavage et le rejet : le plan liberté pédagogique, le plan confiance en l’expertise des professeurs et le plan respect des obligations réglementaires de service des PE.

Les obligations règlementaires de service

Il est toujours utile de connaître les textes réglementaires concernant notre profession, surtout que la hiérarchie a parfois la fâcheuse tendance à en faire une interprétation qui l’arrange. Notre temps de travail, objet de nombreux fantasmes, découle de nos obligations réglementaires de service qui sont définies par le décret n°2008-775 modifié par le décret n° 2017- 444.

Ainsi, nous sommes tenus d’assurer un service d’enseignement de 24 heures hebdomadaires et des missions liées pour 108 heures annuelles. Un point important à souligner : nous ne sommes pas soumis aux 1607 heures annuelles. Ce volume correspond aux fonctionnaires qui travaillent sur la base du temps de travail de 35 heures hebdomadaires, ce qui fait donc 1607 heures annuelles.

Les enseignants ont un régime dérogatoire puisque n’apparaissent dans les textes réglementaires que les heures d’enseignement et les réunions obligatoires (bloc 1), les temps de préparation et de correction n’étant pas comptés et considérés comme le bloc 2 par la DGRH, non quantifiable et variant d’un enseignant à l’autre. Toute personne cherchant à imposer une réunion ou une tâche en arguant des 1607 heures annuelles se trompe et méconnaît les textes.

Les 108 heures sont donc décomposées de la manière suivante : 36 heures pour les APC ; 48 heures pour le travail en équipe, les relations avec les parents, les ESS ; 18 heures pour la formation continue et les animations pédagogiques ; 6 heures pour les conseils d’école. Le SNALC vous invite à décompter précisément vos heures et à ne pas faire de zèle, la hiérarchie ayant tendance à considérer que nous sommes des cadres quand cela l’arrange (pour faire des heures sans compter) mais pas pour nous rémunérer en conséquence.

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