22 février : instance sanitaire entre Éducation nationale et Santé

Compte rendu de la réunion du 22 février 2022.
En présence de la secrétaire générale du MEN, du ministère des Solidarités et de la Santé (responsable de la coordination), du président du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP).

SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE (ministère des Solidarités et de la Santé)

Le taux d’incidence baisse d’environ 40 % toutes les semaines. Le taux de positivité baisse également (même s’il reste élevé) : il est passé de 33 % à 25 %. Le taux de reproduction est à 0,58 (VS 0,99 à la réunion précédente). Le nombre de cas quotidiens diminue depuis le 24 janvier. On est sur une baisse au niveau des hospitalisations, y compris en soins critiques (où l’on est sous la barre des 3000). L’Ile-de-France est encore au-dessus de 90 % de taux d’occupation des réanimations.

L’incidence diminue dans toutes les régions, et dans toutes les classes d’âge, avec précisions sur chaque niveau scolaire (sous les 2000 pour toutes les classes d’âge).

La tendance est à la baisse également sur le nombre de tests (3,2 millions la semaine du 20 février, VS 10,è millions la semaine du 31 janvier). La part des 0-19 ans diminue.

Sur la vaccination des 12-17 ans, on en est à 83 % de taux de couverture. On est à 5 % sur les 5-11 ans, et il est vraisemblable que le taux ne décolle pas maintenant. Un spot radio a été fait. Mais la priorité de communication actuelle est sur les femmes enceintes, donc la communication télévisée, notamment, est axée sur ce sujet.

L’incidence recule dans l’ensemble des pays européens, y compris au Danemark et aux Pays-Bas, où les chiffres étaient très élevés.

Une échéance a été donnée par le gouvernement à la mi-mars pour de nouvelles mesures d’allègement, si la situation le permet (Conseil de Défense le 2 mars). La réflexion est aussi à plus long terme : si l’on pourrait envisager une situation plus favorable et les mesures qui vont avec au printemps et en été, il faut déjà penser à préparer la stratégie pour l’automne (et donc le caractère potentiellement réversible des mesures).

L’avis du SNALC

Le SNALC demande des précisions sur les chiffres des décès, qui sont significatifs pendant la période.

Le SNALC rappelle qu’il faut une cohérence entre les mesures à l’École et en dehors de l’École.

→ Le Ministère de la santé souscrit totalement à cette dernière remarque du SNALC.

La dynamique des décès est sur une pente descendante, mais avec un effet de retard par rapport aux contaminations. Il n’y a quasiment plus de variants delta. Ce sont essentiellement des personnes plus âgées (+ de 65 ans, voire + de 80 ans). Une explication serait que ces personnes auraient réussi jusque là à échapper au virus, mais l’auraient contracté pour la première fois du fait de la plus grande transmissibilité d’omicron.

FOCUS SUR LES RECOMMANDATIONS POST-PIC OMICRON (HCSP)

en ligne). Un avis de prospective (à plus long terme) a également été demandé, et il est en cours de rédaction.

Le président du HCSP fait un retour sur les avis précédents : les départs de vague sont systématiquement liés aux 20-30 ans puis aux 30-39 ans, qui diffusent ensuite aux autres classes d’âge. Il indique qu’il n’y a pas de risque particulier à l’école (primaire) qui justifierait des mesures particulières par rapport à la population générale.

L’avis rappelle les critères permettant de faire un dépistage : il privilégie les cas contacts. Il rappelle les différentes mesures sur lesquelles ont peut agir (4 individuelles, 3 collectives).

Le HCSP a proposé une « phase intermédiaire » que son président qualifie de prudente, et qui reste sur la doctrine du port du masque en intérieur, mais pas en extérieur, sauf circonstances particulières. La proposition est faite d’une expérimentation pour retirer le masque pour les personnels ayant un schéma vaccinal complet et faisant un auto-test par jour. La difficulté est que le statut vaccinal d’un personnel n’a pas à être connu de l’administration : le Conseil Constitutionnel a été très clair sur le sujet. Le HCSP propose une « phase favorable » où les élèves et personnels n’auraient plus à porter le masque, avec recommandations de port de FFP2 pour les personnes à risque.

Le HCSP a préconisé un unique autotest, ce qui a été repris par le politique. Des matrices décisionnelles figurent également dans l’avis, et propose que les mesures liées à l’aération soient permanentes.

Enfin, le HCSP rappelle les recommandations présentes sur l’éducation physique et sportive, et rappelle que le risque de production d’aérosols est beaucoup fort en cas d’activité physique. C’est pourquoi ces activités font l’objet de recommandations particulières.

L’avis du SNALC

Le SNALC rappelle que la difficulté principale dans notre protocole à 4 niveaux est qu’il y a finalement assez peu de différences en termes de fonctionnement : on porte le masque au niveau 1 comme au niveau 4 pour tous les personnels, par exemple. Si l’on se dirigeait vers un retrait du port du masque dans les transports, son maintien à l’École paraîtrait pour le moins discutable. Il paraît déjà incongru alors qu’on s’apprête à l’enlever dans les théâtres, cinémas, musées… et discothèques.

→ Le ministère note que l’on peut faire évoluer les protocoles (et ses différents niveaux) au vu de l’année écoulée, pour la rentrée prochaine.

Sur la question de l’expérimentation de retrait du masque pour les personnels volontaires, le SNALC rappelle qu’on nous demande d’appliquer des protocoles et des mesures distinguant élèves vaccinés et élèves non vaccinés sans pouvoir demander le statut vaccinal des élèves, et en s’en remettant à la « confiance » envers les familles. Si l’administration est capable de confiance envers les familles, elle doit être capable de confiance envers ses personnels.

→ Le ministère de la santé insiste sur le fait que la gestion ne sera pas stable tout le temps. Il y a des mesures à activer et désactiver, des moments de calme et des moments aigus. Il faut aussi rappeler qu’il y a une absence de certitude totale sur juin ou septembre.

Le SNALC rappelle que le dossier « qualité de l’air » avance toujours très lentement. Au-delà de la question du matériel, la question de l’utilisation correcte pour vérifier les modalités d’aérations propres à tel ou tel espace ne sont pas connues. Tout cela ne permet pas de garantir l’efficacité de ce critère et, éventuellement, de revoir à la baisse un autre critère.

→ Le ministère prend note de la question de la réversibilité des mesures, sur laquelle il faut communiquer. L’investissement sur la qualité de l’air est utile au-delà du seul covid. Le « bloc communal » reste très réticent au niveau de l’équipement.

Le président du HCSP insiste sur le fait que l’on garde certaines choses liés à la crise (hygiène des mains, aération, , nettoyage des locaux, port du masque en phase épidémique hivernale…).

ACTIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ MENTALE DES ÉLÈVES (ÉDUCATION NATIONALE)

Les données recueillies par Santé Publique France constatent une dégradation de la santé mentale des jeunes durant la crise sanitaire. Une circulaire (du 16 février) vise à améliorer le repérage et l’orientation des élèves en souffrance. Un guide à destination des parents et des personnels.

Une enquête sur la santé mentale des 3-11 ans avec Santé Publique France est prévue (résultats fin 2022). Une campagne d’affichage est prévue.

Chez les personnels, un dispositif de soutien et d’écoute en partenariat avec la MGEN est en place. Une équipe médicale d’un centre de santé mentale d’Ile-de-France est mise à disposition : 10 académies sont déjà volontaires sur ce dispositif (avec téléconsultations).

L’avis du SNALC

Le SNALC trouve nécessaire le travail d’enquête et de recueil de données, donc il ne faut pas hésiter à nous transmettre les informations sur l’enquête afin que l’on puisse nous aussi communiquer sur le sujet. Le SNALC pense qu’il faut une enquête de même ordre chez les adolescents, en distinguant collège et lycée, où les vécus (sanitaires et pédagogiques) ont été assez différents.

Le SNALC rappelle la situation structurelle très difficile de la santé scolaire (personnels de santé en nombre insuffisant, notamment), mais aussi chez les psy-EN et les personnels sociaux, qui rend forcément toutes les démarches en la matière plus difficile. C’est pourquoi il demande, avec de nombreuses autres organisations, un plan d’investissement pour l’École.

→ Il y a un très bon taux de réponse sur l’enquête pilote auprès des élèves (qui vont au bout du questionnaire), et une bonne acceptabilité chez les parents comme chez les enseignants.

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