Le mois de décembre 2020 est entamé et nous nous approchons enfin, tant bien que mal, de 2021. Cette année de 2020 fut pour beaucoup d’entre nous une année noire. Le confinement et la crise sanitaire ont mis nos nerfs à rude épreuve. Si contrairement à certains actifs du secteur privé, notre statut de professeur nous a permis d’échapper financièrement au pire, moralement cela a été très difficile.
Puisse 2021 nous apporter un peu de réconfort… Cela ne s’annonce pourtant pas très bien et les indicateurs que nous pouvons avoir au travers des réunions qui se bousculent en cette fin d’année au ministère nous laissent présager du pire.
Côté sanitaire, nous avons de fortes chances de garder le masque pendant encore de longs mois et des périodes de confinement partiel sont probables. Et devant le manque criant d’enseignants, malades ou vulnérables, le recrutement de contractuels explose. C’est inquiétant certes, mais le plus inquiétant est le recours de plus en plus massif aux contractuels que l’Education Nationale institutionnalise et qui peu à peu forment un nouveau corps d’enseignants bien plus corvéables et rentables économiquement.
Côté métier, la crise sociale ouvre la porte à des relations encore plus tendues avec les parents. Or à l’heure où bon nombre de collègues auraient apprécié que des limites soient posées afin d’empêcher les parents de s’immiscer dans le métier, les débats au ministère semblent prendre le chemin opposé… Ceci explique pourquoi le SNALC a claqué la porte de plusieurs réunions du Grenelle de l’Éducation, dans lesquelles on ignore la voix des enseignants. Les conditions de travail se dégradent : inclusions difficiles, formations imposées, dépassement des heures non payées, explosion des risques psychosociaux, impossibilités de reconversions, difficultés de mutations… Chaque année, la liste s’allonge.
Côté financier, la revalorisation tant attendue ne sera pas au rendez-vous et d’une manière générale, les réunions du moment, notamment celles concernant les directeurs, ne débouchent sur rien de concret voire même débouchent sur des décisions prises en dépit du bon sens (celui du terrain et que nous portons haut et fort). De plus, 2021 sera certainement l’année de la réforme des retraites qui nous assènera un nouveau coup très violent.
Au sortir de tous ces débats, l’état catastrophique – pour ne pas dire de délabrement – de notre métier, ainsi que son futur, sous le slogan « professeurs du 21ème siècle ! », ne leurre personne. Sans parler du recrutement, de la formation et de l’entrée dans le métier qui tueront les vocations avant leur naissance.
Après les effets d’annonce de début de mandat que bon nombre d’entre nous avaient imaginé prolifique et bénéfique pour le métier, force est de constater que la confiance n’y est plus. Nous sommes en 2021 devant une angoisse qui monte de plus en plus… Si on cherchait à casser l’école publique, on ne s’y prendrait pas mieux. Notre ministère est dans le déni le plus total. Le combat sera rude. Plus que jamais le SNALC a besoin de vous pour appuyer sa volonté de défendre notre métier.