Carte scolaire 2020 : le casse-tête de l’absurde

L’année dernière, le Président de la République déclarait qu’aucune école ne fermerait sans l’accord du maire, dans les communes de moins de 5000 habitants.

Au début du confinement, notre Ministre surenchérissait en proclamant qu’il n’y aurait à la rentrée « aucune fermeture de classe en milieu rural sans l’accord du maire ».

Le 7 avril 2020, dans l’optique de tenir ses promesses, le Ministre annonçait une dotation supplémentaire de 1248 postes. Outre le fait qu’environ la moitié de ces postes ne sont pas pérennes, cette mesure a apporté son lot d’inégalités, voire d’injustices : tout fraîchement élus ou encore en campagne pour le second tour des élections, les élus de communes rurales n’allaient certainement pas avaliser une fermeture de classe dans leur village.

Ainsi, dans un département, 30 fermetures de postes prévues ont été neutralisées par cette disposition : certaines écoles, malgré la fermeture d’une classe, se seraient retrouvées avec des effectifs moyens de 22 élèves. C’est dire à quel point les effectifs sont bas aujourd’hui dans ces écoles alors que des classes qui auraient dû ouvrir au regard de leurs effectifs trop élevés sont restées fermées, laissant enseignants et élèves face à une situation des plus inéquitables. Ici, les élèves sont à 30 par classe alors que quelques villages plus loin, ils sont 18 seulement !

Le veto des maires a, par endroits, réduit l’administration et les organisations syndicales à un véritable casse-tête de l’absurde, obligeant à choisir entre l’ouverture de classes pour soulager des écoles surchargées ou l’amputation des moyens de remplacement du département. En cette période d’épidémie, ce sont les postes de remplaçants qui ont été sauvés.

Pour le SNALC, on assiste ici aux dérives d’une mesure pour laquelle il n’y a pas eu de concertation mais qui a fait son effet dans les médias au début du confinement. Au final, en laissant la main aux élus et à leurs intentions politiques en pleine campagne électorale, le Ministre a quelque peu mis à mal l’équité territoriale qu’il est censé garantir

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