Archives de catégorie : Carrière

Loi Blanquer : abus de confiance

Le SNALC a voté contre le projet de loi « Pour une école de la confiance », présenté ce jour au Conseil Supérieur de l’Éducation.

Une fois encore, le dialogue social du ministère est pitoyable. Une unique rencontre sans aucun document, et voilà comment on consulte les organisations représentatives sur un projet de loi qui modifie très largement notre système éducatif. Nous n’avons aucune visibilité réelle sur l’éventuelle réforme des ESPE, sur la politique d’expérimentation que cette loi vise à étendre ou encore sur la fumeuse évaluation des établissements scolaires prévue. On nous demande de signer un chèque en blanc.

Le SNALC ne peut se contenter de promesses (qui n’engagent que celles et ceux qui y croient). S’il soutient la scolarité obligatoire dès 3 ans, qui sanctuarise l’école maternelle, il rejette avec force la fusion des académies contenue dans le projet ou bien encore la généralisation d’établissements publics prenant pour modèle le fonctionnement du privé, avec fusion du premier et du second degrés.
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PPCR : nous avions voté contre

Faut-il rappeler que le SNALC a voté contre le PPCR ? (1)

Faut-il rappeler que cette position avait ouvertement été critiquée par d’autres, montrant du doigt nos syndicats prétendument opposés à toute évolution des carrières des professeurs ? Doit-on rappeler que l’augmentation des salaires avait été vendue médiatiquement en prenant pour référence la revalorisation touchant les derniers salaires des derniers échelons quasi inaccessibles ? Cela avait provoqué chez les non-enseignants une vague de réactions vives et tout le monde y allait de bon cœur pour stigmatiser les professeurs, ces privilégiés grassement payés.

L’incidence de cette « revalorisation », qui n’a touché qu’une petite partie des enseignants, le dégel très temporaire du point d’indice et l’augmentation de l’ISAE au niveau de l’ISOE qui n’était que légitime, ont artificiellement placé en 2016 l’enseignant en tête des augmentations de salaires des fonctionnaires (2). En réalité, il n’en est rien : la profession se paupérise. Et ceux qui progressaient au rythme le plus rapide (le grand choix) en sont pour leur poche. Étrange « revalorisation » qui diminue les revenus d’une partie des collègues…

Certains syndicats trouveront dans ces « augmentations » l’occasion de dire « merci PPCR ! », mais la réalité est tout autre. Si pour certains collègues, leur récente promotion en classe exceptionnelle apparaît comme une « récompense pour service bien accompli », pour la majorité des collègues comme nous l’avions annoncé, « PPCR » rime avec « amer ». Notamment pour celles et ceux qui pouvaient prétendre à l’accès à la hors-classe et qui ont reçu une appréciation arbitraire qui va les suivre jusqu’en fin de carrière. Cela sonne comme une sanction sans aucune reconnaissance du travail accompli. Le SNALC ne compte pas en rester là, et étudie dès à présent les voies de recours, y compris judiciaires.

(1) Voir ici page 121
(2) Voir ici

Le mot du président : l’insécurité de l’emploi

On a beau dire (beaucoup), on a beau faite (peu), on a beau communiquer (énormément) : la plupart de nos métiers ne sont pas attractifs.
Nul déclinisme ici, mais une analyse professionnelle appuyée sur des éléments objectifs. Si un bon nombre de personnels apprécient leur métier et en reconnaissent les avantages réels, on est aujourd’hui bien loin des clichés sur les profs fainéants ou les administratifs planqués dans leur bureau. La réalité de nos métiers est assez peu conforme à ces images d’Épinal.

Alors certes, on nous dira que nous avons la sécurité de l’emploi — du moins certains d’entre nous, car les contractuels, les AED, les AVS-AESH la cherchent. Que nous pouvons organiser notre temps comme nous l’entendons — les professeurs des écoles aimeraient bien, les victimes de la réunionite aussi. Que quand même, c’est pas si mal payé que ça — surtout quand on sort des chiffres fantaisistes, ou quand on laisse à penser que tout le monde touche le traitement réservé à quelqu’un au dernier échelon du dernier grade. Au passage, n’hésitez pas à demander à ceux qui tiennent de tels discours pourquoi ils ont été bêtes au point de ne pas choisir de faire carrière chez nous !
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