Archives de catégorie : Direction

Direction d’école : quand la politique s’en mêle au plus haut niveau de l’État

L’annonce d’Emmanuel Macron sur la possibilité offerte à quelques directeurs d’école de pouvoir recruter leur propre équipe d’enseignants a surpris et choqué toute la communauté éducative et particulièrement le SNALC. Mais à quelques jours du retour de la proposition de loi RILHAC à l’Assemblée nationale, cette annonce est-elle vraiment si surprenante ? Pour mieux comprendre, il convient d’effectuer un retour en arrière.

Toujours plus de tâches (pour plus d’économies…)

Depuis 50 ans, les tâches se sont additionnées, aucune réelle mesure n’a été prise pour les alléger. La simplification administrative pourtant vantée par de nombreux ministres n’est plus qu’un vœu pieux que l’informatique n’a absolument pas résolu, bien au contraire.

Eté 2017, le nouveau gouvernement fraîchement élu décide de supprimer les aides administratives des écoles au motif non avoué mais pourtant clair : faire des économies budgétaires.

Ces personnels rendaient pourtant de grands services aux directeurs, surtout dans la gestion du quotidien. Rappelons que les directeurs font face à des responsabilités croissantes et à de multiples missions : organisation et animation des réunions ; intégration et suivi des stagiaires ; suivi des enfants en difficultés (PPRE, PAP, PPS etc.) ; répartition des moyens d’enseignements ; veiller à la sécurité ; discussion avec les différents partenaires de l’école ; enseigner ! La très grande majorité des directeurs ne sont pas déchargés et pourtant la liste de leurs missions est encore beaucoup trop longue.

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L’école, à Marseille comme ailleurs, nécessite une tout autre ambition

Communiqué intersyndical SNALC, Snuipp-FSU, Snudi-FO, CGT Educ’action, Sud Education sur la question de l’expérimentation marseillaise – 16 septembre 2021

Alors que la communauté éducative marseillaise attendait des annonces ambitieuses pour ses écoles délabrées, le président de la République a annoncé comme mesure phare le « choix » des enseignants par les directeurs et directrices d’école. Cette mesure, totalement inappropriée et présentée comme une expérimentation généralisable à terme, est vécue comme une provocation par les personnels des écoles de Marseille.

Même si le ministre s’en défend, difficile de ne pas faire le lien entre cette annonce et la volonté ministérielle de parvenir à terme à instaurer un statut hiérarchique de la direction d’école pourtant largement rejeté par l’ensemble de la profession. L’étude en seconde lecture de la proposition de loi Rilhac au parlement fin septembre, ainsi que les annonces réglementaires sur le statut d’emploi fonctionnel par les représentants du ministre, illustrent d’ailleurs parfaitement cette volonté.

En pointant du doigt les enseignants et leur “motivation” et en faisant une telle annonce contraire aux principes du service public et qui bouleverserait le fonctionnement de l’École Publique, le président de la République détourne l’attention des vrais enjeux pour les écoles marseillaises.

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Choix des enseignants par le directeur : une annonce inadmissible

Le SNALC a pris connaissance lors de l’allocution du chef de l’État du 2 septembre 2021 de sa volonté pour 2022 d’avoir recours à un dispositif qualifié d’expérimental dans 50 écoles de Marseille consistant à laisser aux directeurs d’école la liberté de choisir leurs enseignants. Cette mesure qui sort de nulle part est à la fois inquiétante et inadaptée aux besoins de notre École.

Pour le SNALC, cette idée, que l’on sait très chère à notre ministre et ce depuis longtemps, ne répond en rien aux difficultés rencontrées sur le terrain. Elle relève d’une logique qui n’est pas celle de notre École. Testée il y a plus de 10 ans sous le nom de dispositif ECLAIR, elle avait été abandonnée car elle se révélait inopérante. Beaucoup de postes restaient d’ailleurs sans candidatures.

Le SNALC rappelle qu’il s’oppose depuis toujours au recrutement des professeurs du second degré par les personnels de direction : il va donc de soi qu’il ne peut admettre, sous le prétexte d’une situation dégradée, une mesure similaire dans le premier degré. Qui plus est, impossible de ne pas y voir un moyen d’expérimenter un pouvoir hiérarchique du directeur d’école. Le SNALC n’a de cesse depuis des années de soulever le fait que les intentions réelles sur la question de la direction d’école sont loin de viser à la concorde générale et à l’amélioration des conditions d’enseignement. À l’heure où la loi Rilhac va revenir dans le processus parlementaire, il constate qu’il ne s’était pas trompé.

Le SNALC invite l’ensemble des collègues qui seraient concernés par cette expérimentation, directeurs comme adjoints, à la rejeter dans les différentes instances.