Archives de catégorie : Ecole

Limitation des effectifs à l’école : un conte de fées ?

Pour la rentrée 2023, le ministère poursuit son objectif de limitation des classes de GS, CP et CE1 à 24 élèves sur tous les territoires. Sur le papier, cela paraît louable, mais cette mise en place peut relever d’une épopée à péripéties.

En effet, des locaux supplémentaires sont parfois nécessaires ; comme il est difficile (et très cher) de pousser les murs d’un coup de baguette magique – ou de circulaire du DASEN – les équipes doivent trouver des solutions pour que chaque classe trouve chaussure à son pied. Les mairies proposent souvent la solution la plus simple (pour elles), à savoir l’occupation de salles préalablement et parallèlement utilisées par le périscolaire.

Nombreux sont les témoignages de collègues, excédés par des dégradations ou des vols dans les classes sur ces temps. De plus, les PE ne peuvent plus corriger et préparer leurs cours, ni accueillir les parents d’élèves dans leur classe, alors même qu’il est fréquent qu’aucune salle des maîtres n’existe. Rappelons d’ailleurs que le bureau du directeur ou de la directrice n’est parfois qu’un couloir, un cagibi ou un coin de sa classe. Le partage de ce dernier devient dès lors très problématique.

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À la fin de l’école primaire, rattrapons le retard accumulé

Notre ministre tente d’écoper à la petite cuillère une Éducation nationale à la coque percée. Début 2023, est-ce le moment de faire plus de ce qui ne marche pas, de nouvelles évaluations en tête ? Ou faut-il revenir aux recettes qui ont fait leurs preuves, les fondamentaux ? Le SNALC fait le point sur les pistes envisagées.

Au collège, rien ne va plus

Au collège, le SNALC a constaté de longue date que les lacunes – pardon, les compétences en creux – s’accumulent et se sont installées de façon pérenne. Les évaluations nationales le confirment : à l’entrée au collège, 27 % des élèves ont des lacunes conséquentes en français et 32 % en mathématiques. S’il n’est pas impossible, sur le papier du moins, de rattraper une partie du retard, force est de constater que l’apprentissage de la lecture en 6ème, 5ème, 4ème , etc. n’est plus guère possible dans les faits. Le coche est loupé et si toute l’énergie est consacrée à ce faire, c’est au détriment de ce qui doit être travaillé au collège. Cela n’aurait pas été compliqué de s’y prendre avant, à l’école primaire. Pourquoi cela n’a-t-il pas été fait ?

Voyons, mais on n’a pas le temps !

Le constat est alarmant : 27,5 % des élèves font plus de 25 erreurs sur un court texte d’une dizaine de lignes. L’évolution parle d’elle-même : 10,7 fautes en moyenne en 87, 14,7 en 2007, 18 en 2015 et 19,4 fautes en 2021. En cause, des emplois du temps qui, depuis des années, voire maintenant des décennies, sont remplis ad nauseam de nouveaux apprentissages toujours plus éloignés des fondamentaux.

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Premier degré : pilotage – formatage par l’évaluation

Étouffés par les plans de formation français-maths obligatoires, formateurs (IEN et CPC) et formés (PE) se retrouvent avec très peu, voire pas du tout, de possibilités de choix dans leurs heures de formation continue.

Comme si cette contrainte ne suffisait pas, le rapport de l’IGÉSR sur l’« Appropriation des évaluations nationales CP, CE1 et sixième dans le pilotage des circonscriptions du premier degré »(1) enfonce le clou : il faut utiliser les résultats des évaluations nationales pour améliorer le pilotage pédagogique et par voie de conséquence la formation continue des PE.

Parmi les propositions des inspecteurs généraux, la multiplication de visites en classe pour analyser les gestes professionnels serait la clé, car « les résultats des élèves de l’école aux évaluations nationales (…) ne conduisent que rarement à interroger la pédagogie déployée dans la classe » et « des principes majeurs de pédagogie générale (explicitation des objectifs d’apprentissage, cadence des apprentissages, temps consacré à l’automatisation, etc.) doivent être l’objet d’une vigilance constante des inspecteurs et de leur équipe ».

En outre, l’IEN étant « peu présent dans les écoles, (comme lors des temps de formation continue), situation qu’il regrette le plus souvent », il serait bon de recentrer ses missions et d’en déléguer certaines aux directeurs d’école…

Si l’IGÉSR admet que les plans françaismaths sont devenus l’essentiel de la formation, au détriment des apports dans d’autres disciplines, elle ose écrire que ces plans « ont suscité beaucoup de satisfaction auprès des professeurs ». Le SNALC n’a pas eu les mêmes retours de la part de PE.

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