Archives de catégorie : Ecole

Le carnet des réussites, source du sentiment de toute puissance des élèves de collège

Un mensonge sous couvert de bienveillance

Le carnet des réussites en dit long sur la vision que le système a de l’élève, un système qui l’endort sous couvert de bienveillance plutôt que de le confronter à ses lacunes pour les solutionner. L’effort et le dépassement de soi n’ont plus cours. Des pratiques quotidiennes enveloppantes font naitre un sentiment de toute puissance : l’élève sait tout… jusqu’au collège, véritable douche froide. A l’école, les lacunes, rebaptisées «compétences en creux» pour amoindrir leur impact sur l’ego des parents et de leur enfant prodige, doivent être masquées. Ainsi, pour ne pas stigmatiser l’échec, on le gomme simplement. Au SNALC, nous pensons que l’élève a besoin d’être confronté à ses erreurs pour en prendre conscience et évoluer. Nous respectons l’élève et lui devons la vérité. Au lieu de cela, le carnet des réussites se propose de le duper. C’est intolérable.

La mécanique du mensonge

Le carnet des réussites est simple et ainsi, la dissimulation opère : il est initialement vide. Puis, en y collant des vignettes relatives aux compétences acquises, le Professeur des Écoles le remplit progressivement. Un élève en grande difficulté n’aura que 2 pages remplies, un élève moyen 6 pages, et un bon élève 12. Les parents ne pourront que s’extasier devant tant d’items atteints, n’ayant aucun regard sur ce qui n’est pas maitrisés.

En maintenant les parents dans l’ignorance, on s’assure de leur docilité. Ils ne s’offusqueront pas devant la hiérarchie.

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Quels moyens pour l’instruction obligatoire à 3 ans ?

Ces trente dernières années ont vu émerger des menaces pesant sur l’école maternelle française, pourtant enviée partout ailleurs. Des études avançaient une scolarisation plus tardive dans d’autres pays avec de meilleurs résultats scolaires, suggéraient la disparition des petites et moyennes sections au profit de la grande section rattachée à l’élémentaire, voire le développement de jardins d’enfants privés pour les moins de 5 ans.

Rendre l’instruction obligatoire à 3 ans a permis de reconnaître officiellement l’importance des apprentissages premiers avant 6 ans.

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REP et REP+ : un système à bout de souffle

Depuis 1981, date de la mise en place des Zones d’Education Prioritaire, des moyens humains et financiers très importants n’ont cessé d’être mobilisés et déversés pour l’Education Prioritaire. Le surcoût d’un élève scolarisé en REP+ représentait 1137 € en 2016, soit un surcoût de 30% lié aux seuls dispositifs de l’éducation prioritaire. Mais pour quels résultats ?

DES RÉSULTATS BIEN EN DESSOUS DES OBJECTIFS
Nos instances se targuent sans cesse des bienfaits de ce dispositif, répétant à qui veut bien l’entendre que ce dernier est le seul moyen de lutter contre les inégalités. S’il n’est pas dans notre intention de remettre tout en question, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les failles de la ZEP devenue REP depuis. Si le principe d’aider certaines zones est louable, on peut s’interroger sur ce système qui s’avère au final relativement contre-productif. Le rapport de la Cour des Comptes, publié le 17 octobre 2018, établit un bilan négatif de ce dispositif né en 1981 avec les « zones d’éducation prioritaire » (ZEP). Pas de place pour le compromis : la différence de résultats au brevet des collèges entre un enfant scolarisé dans un collège en REP et un enfant d’un collège hors REP oscille entre 20 et 30 % en français et en mathématiques alors que l’objectif de la REP était initialement de « limiter à 10 % ces écarts de niveau ». Cet écart s’est même creusé en mathématiques, dépassant régulièrement les 35 % à compter de 2011. Il est à noter qu’un tiers seulement (36 %) des élèves de REP+ entre en 6ème en maîtrisant à la fois la langue française et les matières scientifiques alors que cette proportion est d’un sur deux en REP et deux sur trois hors éducation prioritaire. Un succès mitigé donc. Pour ne pas dire plus.
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