Cités éducatives, un goût de déjà vu ?

Le dispositif « Cités éducatives », annoncé jeudi 2 mai par Jean-Michel BLANQUER et Julien DE-NORMANDIE, promet de donner plus – et paraît-il mieux – à ceux qui en ont le plus besoin.

AND THE WINNER IS…
Un investissement de 100 millions d’euros de 2020 à 2022 pour lutter contre les inégalités dans les quartiers défavorisés, ce n’est pas rien. Et ça se mérite. Sur 80 communes présélectionnées, seules 60 seront retenues pour intégrer le label « cités éducatives » et bénéficieront des 34 millions d’euros de crédits par an.

On peut lire sur education.gouv.fr qu’il faut « encourager la coopération avec les parents« , ce qui sera forcément chronophage pour l’enseignant qui multipliera projets et réunions.

Ce dispositif se déclinera en trois axes :

  1. Conforter le rôle de l’école,
  2. Organiser la continuité éducative,
  3. Ouvrir la champ des possibles.

Si le premier point se veut rassurant, le deuxième confirme qu’on multipliera les partenaires de même que les réunions et les 108 heures seront une fois de plus extensibles. Se joindront donc à la fête : les associations, la CAF, la commune, etc. Vive la co-intervention !

Quant au troisième, pourquoi ne pas dire « Vers l’infini et au-delà » tant le Ministère se complaît dans la formule ? Il s’agira simplement de mettre en réseau des modes d’action existant déjà (avec encore une fois, le résultat décevant qu’on leur connaît). Le modèle donné en exemple est Grigny, où pourtant ni les enseignants, ni les parents, ni les élèves n’ont vu le moindre changement

UN LEVIER POUR REGROUPER LES STRUCTURES ?
Chaque établissement intégrant le label disposera d’une enveloppe de 38000 euros pour lancer une action commune école-collège. Le dispositif sera à la charge des principaux de collège secondés par des personnels de la préfecture et de la mairie. Alors que deux jours plus tôt, le Sénat a adopté la suppression de l’article 6 Quater de la loi Blanquer sur la création des EPSF, on se demande si notre ministre n’avait pas envisagé une porte de sortie pour faire passer en force son projet sur les établissements. Le SNALC, opposé a cela, reste sur le qui-vive.

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