Le président du SNALC répond aux députés sur le premier et le second degré sur divers sujets.
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Le mot du président : la blablatologie
Vous la connaissez bien, car elle envahit chaque jour davantage notre milieu professionnel, à tous les niveaux. Et elle ne s’embarrasse même plus d’une chose aussi accessoire que la décence.
Vous la connaissez bien, car elle envahit chaque jour davantage notre milieu professionnel, à tous les niveaux. Et elle ne s’embarrasse même plus d’une chose aussi accessoire que la décence.
La blablatologie est désormais décomplexée, limite insultante dans ses références historiques. Souvenez-vous des « États-généraux du numérique éducatif ». Appréciez le futur « Conseil National de la Refondation ». Quel cabinet de conseil a été payé pour nous sortir ces idioties, et combien ?
Clemenceau disait que pour enterrer un problème, on créait une commission ; désormais on crée des commissions pour inventer de nouveaux problèmes. Comme l’inénarrable colloque (pseudo) scientifique sur le professeur au XXIe siècle, qui réunissait tout pour… vous dégoûter de devenir professeur au XXIe siècle. D’ailleurs, ça a marché : on n’arrive plus à recruter.
Cette blablatologie, vous la vivez également au quotidien. Il n’y a jamais eu autant d’occasions de réunionite aiguë. Et pourquoi pas un conseil de cycle en sus de la réunion de liaison CM2/6e ? Ça vous dirait d’échanger sur le projet d’établissement, pour que le président de la République vous explique ensuite qu’il ne savait pas qu’il existait des projets d’établissement, et qu’il vous offre l’opportunité de rééchanger dessus ? Si vous le faites dans les formes attendues par l’institution, vos élèves auront peut-être des tablettes ou des chaises à roulettes pour faire une classe flexible !
Lire la suiteÇa promet : le ministère a un incroyable talent
L’École est au bord de la faillite. La contractualisation est devenue la solution pour pallier la pénurie d’enseignants. L’urgence de la situation ne permet pas à l’État d’envisager une alternative. Pourtant, il y avait des choses à faire depuis 30 ans pour éviter cela. Le SNALC avait alerté sur les dérives et les conséquences des choix qui avaient été faits pour l’École, pour les enseignants, pour les élèves.
Le SNALC connaît maintenant la technique pour tout ce qui touche à l’Éducation nationale. C’est avec un air faussement étonné mais vraiment hypocrite que nos responsables gouvernementaux découvrent un beau jour une situation critique résultant évidemment de décisions politiques prises auparavant en connaissance de cause. Comme il faut réagir rapidement quand ce n’est pas dans l’urgence, le ministère impose avec la même hypocrisie des mesures qui auraient été inacceptables hors contexte.
Si on ne peut vraiment pas dire que nous progressions beaucoup à tous les niveaux dans l’Éducation nationale, une chose est sûre, nous avons bien progressé dans l’art de la duperie. Il faut avoir un incroyable talent d’acteur pour réussir à faire croire à l’intérêt ou la nécessité d’une mesure alors que l’intérêt est purement et simplement économique. Car personne ne pourrait entendre qu’il faut faire des économies sur l’école et donc sur l’avenir de nos enfants…Pour ce faire, le ministère ment effrontément à tous : acteurs éducatifs, enfants, parents, enseignants…
L’Éducation nationale ment aux parents d’élèves quand elle dit que tout va bien, quand elle leur fait croire que leurs enfants seront bien formés et préparés pour affronter l’avenir, quand elle préfère leur dire qu’il n’est pas utile que leur enfant redouble.
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