À l’heure où nous écrivons, nous ne sommes même pas sûrs que tout ne soit pas obsolète quand vous nous lirez.
À la lecture du protocole sanitaire, comment pouvons-nous envisager une réouverture des écoles le mardi 12 mai ?
À la lecture du protocole, comment pouvons-nous dire qu’il n’y a aucun risque ?
Nous « déconfinons » le 11, mais nous confinons drastiquement et sévèrement au sein des écoles.
Comment pouvons-nous envisager un retour serein pour les élèves et les enseignants dans de telles conditions ? Comment demander à des enfants de respecter la distanciation d’1m pendant 6h (8h pour les cantiniers), quand nous constatons que M. Macron n’est pas capable de respecter les gestes barrières en 10 minutes de visite dans une école ?
Ceux qui ont élaboré un tel protocole, n’ont sans nul doute plus mis les pieds dans une école depuis leur tendre enfance ; ou peut-être l’ont-ils rédigé en ayant bien conscience de l’impossibilité de l’appliquer et donc en comptant sur le bon sens de nos élus pour réviser leur décision d’ouverture ? Décisions d’ouverture d’ailleurs, variables d’une ville à l’autre, d’un département à l’autre et même d’un établissement à l’autre…
Rappelons que le SNALC demande une réouverture des écoles au mois de septembre.
Pas de matériel commun, pas de jeu (les belles préconisations des assises de la maternelle si chères à M. Blanquer sont loin…), ne pas toucher le matériel de travail des élèves… ? Et on nous parle de pédagogie et de remettre les élèves décrocheurs sur les bancs de l’école ? Il ne s’agit en fait que d’économie. Ah, la rentabilité de l’école, on y arrive…!
Bien sûr la reprise économique du pays est importante, mais étant donné les conditions dans lesquelles le gouvernement nous impose cette réouverture, il serait raisonnable d’y renoncer et de proposer à la place un élargissement d’accueil aux enfants dont les parents doivent travailler en présentiel pour participer à cette reprise économique.
De plus ce retour à l’école le 12 mai risque d’entraîner des angoisses qui seront beaucoup plus difficiles à effacer que la perte de 3 mois de scolarité.
Les enfants ont besoin de s’oxygéner après 1 mois et demi de confinement et nous allons les asphyxier avec des conditions de retour à l’école anxiogènes.
Et les enseignants dans tout ça ? Quels choix ont-ils ?
Aucun. Ils doivent accueillir et garder les enfants.
Sur la base du volontariat pour tous, sauf pour eux.
L’école de la confiance ? de la bienveillance ? c’est bien ça ? Toujours à sens unique depuis le début.
Comment l’administration ne peut-elle pas comprendre qu’il est dans l’intérêt de tous de laisser les enseignants en télétravail ? Certains enseignants en arrivent à envisager de se mettre en arrêt de travail n’ayant pas d’autres solutions. Les collègues vulnérables connus, seuls, auront un échappatoire légal et reconnu.
Nous demandions des tests pour envisager une reprise. Qu’en est-il ? C’est simple, ces tests sont toujours en attente…
Nous connaissions le peu de considération des dirigeants à l’égard des enseignants, nous atteignons là les limites du mépris. Notre confiance en retour est également en attente…
Trop d’incertitudes demeurent pour envisager de poursuivre cette mascarade.
Au bal masqué, masques en tissus ou FFP2, les coupables de tant de négligences devront être démasqués….