(Des primes) Déprime dans le premier degré ?

Le bilan social de la DEPP 2017-2018 (1) confirme que les professeurs n’appartiennent plus aux classes dites «aisées». Ce déclassement touche encore plus sévèrement les professeurs des écoles que les collègues du secondaire plus engagés syndicalement pour préserver leurs intérêts.

Ecart et grand écart…
Selon la DEPP, en lissant la carrière, un PE touche environ 330€ net par mois de moins qu’un professeur certifié. Sur 20 ans, un PE gagnera donc environ 66000€ de moins que son collègue du secondaire, déjà lui- même sous-payé au regard de son niveau d’étude et de son travail.

À grilles indiciaires identiques, l’écart est lié à l’absence de part variable de l’ISAE et à l’impossibilité technique de faire comptabiliser des heures supplémentaires hebdomadaires. D’ailleurs, que sont les 108h, sinon des heures supplémentaires ? Les 108 heures faisant partie des obligations de service et s’ajoutant aux heures d’enseignement, il ne saurait en être autrement.

…et les moyens pour les réduire.
Car telle est l’intention affichée par notre ministre, qui a évoqué une « situation particulièrement à rattraper des professeurs des écoles » (2).

L’augmentation de l’ISAE fut un premier pas et la hausse progressive du taux de passage à la hors classe des PE un second – tous deux réalisés par le gouvernement précédent. Mais cela ne suffit pas à compenser la quasi-absence de primes (3) et le vide en matière d’heures supplémentaires.

Il faudrait déjà que l’ISOE part variable trouve une correspondance dans le primaire. Si l’indemnité de professeur principal est attribuée pour assurer des tâches de coordination et de suivi des élèves, elle trouverait un reflet justifié en primaire, où chaque adjoint est par essence un professeur principal.

La précarisation des professeurs des écoles inquiète les collègues et le constat n’échappe pas aux jeunes générations qui fuient la profession.

(1) https://www.education.gouv.fr/cid74482/bilan-social-du- ministere-de-l-education-nationale-et-de-la-jeunesse- 2017-2018-enseignement-scolaire.html
(2) BFMTV 2 juin 2019.
(3) Selon le dernier rapport annuel sur l’état de la fonction
publique, alors que les primes des fonctionnaires non-en- seignants représentent 28,5% de leur salaire brut total, elles n’atteignent que 14,2% du traitement des enseignants du 2nd degré, et chutent à 6,2% pour les professeurs des écoles.

Une réflexion sur « (Des primes) Déprime dans le premier degré ? »

  1. Bien d’accord avec cet article. Notre salaire devient un scandale. Le ministre constate mais on ne voit rien venir à part des mesures négatives ( jour de carence notamment). A part ça, les charges administratives et les responsabilités s’accumulent sur les directeurs. Le passage à la classe exceptionnelle est exceptionnel pour les directeurs et le plus souvent réservé aux personnels de la DASEN et des IEN grâce au système d’évaluation de la DASEN qui distribue les avis favorables à ceux qui gravitent autour d’elle. Bref, pas beaucoup d’espoir et un découragement général dans la profession. Aucun de mes 9 collègues de primaire n’encouragerait son enfant à devenir PE. Un sacré signal!!!

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