EPS sous COVID : quand les gestes barrières compliquent la pratique

Les professeurs des écoles n’ont pas attendu que leur ministre devienne ministre des sports, ni ses récentes gesticulations, ni sa promotion de 30 minutes par jour d’activité physique, pour accorder de l’importance à l’EPS. A l’école primaire, cet enseignement basé sur un projet pédagogique, et sur la notion de motricité en maternelle, est indispensable et déjà quotidien au cycle 1.

Cependant, les activités physiques et sportives en intérieur sont désormais interdites. Certains le regrettent mais de nombreux professeurs, très mal protégés et évoluant dans un milieu où les gestes barrières et les règles sanitaires sont plus que difficilement applicables, ont accueilli la nouvelle avec soulagement.

En effet, une activité en intérieur fut imposée jusqu’alors dans certaines circonscriptions : la natation. Bon nombre de professeurs incrédules, inquiets et réservés, avaient alerté le SNALC sur les pressions exercées par des IEN et leurs conseillers pédagogiques, les culpabilisant et leur rappelant l’indispensabilité de cet enseignement. À aucun moment les professeurs réticents ne voulurent léser leurs élèves en refusant d’aller à la piscine. Avec la propagation des variants anglais, brésiliens et sud-africains etc., et les interrogations honteusement tardives sur la contagiosité des enfants, nos supérieurs hiérarchiques reconnaîtront peut-être enfin l’évidence : depuis le début de l’épidémie, il aurait mieux valu remettre à plus tard l’activité natatoire. Aller à la piscine avec de jeunes élèves peut se résumer parfois à passer plus de temps hors de l’eau que dans l’eau. Alors là, avec port du masque dans les vestiaires, jusqu’à la douche, après la douche, au bord du bassin etc., cela virait au casse-tête, au cauchemar et à l’absurdité.

Mais l’incohérence de notre administration n’a toutefois pas encore dit son dernier mot : en maternelle, la motricité en salle est toujours autorisée. « L’utilisation de matériel partagé par les élèves d’une même classe (…) est possible » mais « le personnel est incité à désinfecter le matériel commun régulièrement et fréquemment ». Le SNALC rappelle qu’en maternelle les enfants ne portent pas de masque, que le test PCR ne leur est pas recommandé et que les ATSEM et les enseignants n’ont pas que de la désinfection à faire.

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