La cacophonie prévisible des aménagements d’assiduité en maternelle

Reçu au ministère en préparation des assises de la Maternelle, le SNALC avait déjà demandé un aménagement de la scolarisation pour les petites sections l’après-midi. Nous avons donc salué l’adoption de cet amendement. Pour autant, le matin même de la rentrée, les modalités de mise en œuvre de cet aménagement n’étaient pas connues de tous et restaient entourées de nombreuses interrogations.

La note de service du 26 juin 2019 portant sur cet aménagement, ne répondait pas à toutes les questions. Le SNALC, reçu par le DGESCO ce 20 août, a donc alerté le ministère sur des points qu’il espérait voir précisés aux directeurs avant la rentrée. Il n’en fut rien.

Dans le cadre de cet aménagement, le directeur d’école sera le seul interlocuteur entre l’inspection et les parents. Il émet un avis sur l’aménagement souhaité par les parents et il est chargé de leur rendre compte de l’avis final de l’inspection. Mais les directeurs, ne connaissant pas encore suffisamment les familles et les élèves, vont-ils devoir émettre un avis sur des jours cochés par des parents ou des responsables légaux pour l’aménagement ? Ce qui reviendrait à émettre un avis sur des croix…

Certains IEN n’ont jamais transmis la note de la DGESCO, d’autres l’ont interprétée à leur manière lors de la réunion de rentrée (quand elle a eu lieu), certains exigent abusivement que les parents motivent sérieusement leur demande par écrit et d’autres encore imposent déjà, comme nous l’avions anticipé, des heures de retour en classe après la sieste.

Des communes auraient même répondu à des parents venus inscrire leur enfant fin août que les après-midis n’étaient pas du tout obligatoires pour les petites sections.

Le taux d’absentéisme de l’après-midi en petite section était auparavant pointé du doigt par certains IEN. Qu’en sera-t-il désormais si une majorité de parents décide de garder leur enfant tout l’après-midi ?

Les absences autorisées par l’aménagement devront-elles être comptabilisées à part ? L’enseignant devra-t-il tenir un cahier d’appel avec les horaires de retour en classe de chaque élève ? Quid de la gestion par un remplaçant ? Quid des sorties scolaires à la journée ?

Les parents devront-ils réveiller leur enfant pour le ramener à l’heure définie sur le formulaire ? Cela devrait faire bondir les chronobiologistes.

Comment répondre à toutes les règles de sécurité en multipliant les heures d’accueil sans la nomination d’un portier dans les écoles maternelles ?

Le SNALC l’avait présagé. Trop d’interrogations attendaient une réponse avant la rentrée. De nouvelles problématiques apparaîtront avec le temps.

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