La réforme des retraites

Comme le SNALC l’a toujours craint, ce sont bien les fonctionnaires et parmi eux les professeurs qui seront victimes du futur système, sauf à multiplier les heures supplémentaires à condition d’en être physiquement capables. Et l’on n’évoque même pas les professeurs des écoles, les plus grands perdants de la réforme annoncée.

1. LA QUESTION DE L’ÂGE
Passons rapidement sur l’inutile polémique relative à l’âge de départ en retraite. Dès lors qu’on nous berçait de l’âge légal, de l’âge pivot et de l’âge d’équilibre, et de l’âge auquel s’appliquerait la décote ou la surcote, la cause était entendue : l’âge « normal » de départ à la retraite passera de 62 à 64 ans. M. DELEVOYE qui avait menacé de démissionner si on abandonnait l’âge légal de 62 ans a changé d’avis. L’annonce faite par le Président de la République a désarçonné les spécialistes : la question de l’âge serait mise de côté et remplacée par la durée de cotisation. Or, les personnels de l’éducation nationale commençant leur carrière aux environs de 22 à 25 ans, la termineraient aux environs de 67 ou 68 ans, en particulier pour les professeurs. Où est le progrès ?
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La cacophonie prévisible des aménagements d’assiduité en maternelle

Reçu au ministère en préparation des assises de la Maternelle, le SNALC avait déjà demandé un aménagement de la scolarisation pour les petites sections l’après-midi. Nous avons donc salué l’adoption de cet amendement. Pour autant, le matin même de la rentrée, les modalités de mise en œuvre de cet aménagement n’étaient pas connues de tous et restaient entourées de nombreuses interrogations.

La note de service du 26 juin 2019 portant sur cet aménagement, ne répondait pas à toutes les questions. Le SNALC, reçu par le DGESCO ce 20 août, a donc alerté le ministère sur des points qu’il espérait voir précisés aux directeurs avant la rentrée. Il n’en fut rien.

Dans le cadre de cet aménagement, le directeur d’école sera le seul interlocuteur entre l’inspection et les parents. Il émet un avis sur l’aménagement souhaité par les parents et il est chargé de leur rendre compte de l’avis final de l’inspection. Mais les directeurs, ne connaissant pas encore suffisamment les familles et les élèves, vont-ils devoir émettre un avis sur des jours cochés par des parents ou des responsables légaux pour l’aménagement ? Ce qui reviendrait à émettre un avis sur des croix…

Certains IEN n’ont jamais transmis la note de la DGESCO, d’autres l’ont interprétée à leur manière lors de la réunion de rentrée (quand elle a eu lieu), certains exigent abusivement que les parents motivent sérieusement leur demande par écrit et d’autres encore imposent déjà, comme nous l’avions anticipé, des heures de retour en classe après la sieste.
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Une pizza et un cinéma par mois

Lors de sa conférence de presse de rentrée, mardi 27 août, notre Ministre a présenté les trois défis pour les années scolaires à venir : l’égalité des chances, le bien-être au travail et la question environnementale.

Dès le début de son allocution, il a affirmé que « le bien-être au travail des professeurs conditionne la réussite des élèves. ». Le SNALC est bien d’accord sur ce point.

Pour notre Ministre, l’amélioration des conditions de travail repose sur deux volets, l’un immatériel et l’autre matériel.

Le volet immatériel « à la base de tout » concerne le prestige du professeur. La vision que la société a des professeurs doit changer et cela passerait notamment par la protection des personnels. Un référent violence en milieu scolaire sera nommé aux côtés de chaque IA-DASEN et une circulaire est à venir sur les violences verbales et physiques. Le SNALC a réagi immédiatement lors des vacances de la Toussaint 2018 en dénonçant la violence minimisée et étouffée par la hiérarchie, et attend maintenant des actes.

Le volet matériel, devenu primordial pour les collègues, n’a été abordé qu’en deuxième position. Au programme : prime Rep+ portée à 2000 euros, heures supplémentaires défiscalisées (quasi inexistantes chez les PE) et poursuite du PPCR avec augmentation de la grille indiciaire (300 euros brut annuel selon le Ministre soit une pizza et un ciné par mois !). Toutes ces mesures sont des revalorisations en trompe l’œil.

Les professeurs de l’éducation prioritaire et particulièrement ceux de CP et CE1 ont réellement pu sentir une amélioration, par leurs primes et le dédoublement. Mais pour les autres professeurs ? Est-ce cela la revalorisation de la profession, toute la profession ? Et comment supporter d’entendre notre Ministre déclarer : « La réforme des retraites sera l’occasion de travailler tranquillement sur la revalorisation » ?

Syndicat enseignant