Le mot du président : L’École est un investissement

Jean-Rémi GIRARD
Président National

Anticiper. Un verbe peu connu dans notre pays, visiblement, puisque l’État semble découvrir l’existence d’épisodes caniculaires alors que les personnels sont déjà en train de les vivre. Heureusement, les réponses sont à la hauteur : un e-mail de conseils dont la moitié ne sont pas applicables, et un numéro vert.

Que fait-on pour anticiper les épisodes caniculaires ? Pour adapter les conditions de travail des personnels ? Rien. Ces épisodes vont pourtant se multiplier et s’intensifier, et l’État a des responsabilités qu’il s’est lui-même fixées par décret.

Le SNALC, qui alerte depuis longtemps sur la question, revendique donc un plan avec des réponses à court et moyen termes. À court terme, organiser en amont le dialogue rectorat/préfet/collectivités pour fabriquer un vrai plan canicule, avec identifications de locaux pouvant nous accueillir dans des conditions normales, ou, à défaut, les modalités de fermeture et d’accueil des élèves. À court terme également, créer ces fameuses salles fraîches dans toutes les écoles. Et oui, cela passe par de la climatisation. Rappelons que personne n’est choqué à l’idée de chauffer quand il fait trop froid : il va falloir s’habituer à l’idée qu’il faut trouver des moyens efficaces pour rafraîchir quand il fait trop chaud. Le ministère est d’ailleurs capable de climatiser la salle où il réunit les instances. À court terme toujours, réaliser et faire réaliser les diagnostics énergétiques de l’ensemble des locaux : seuls 7 % actuellement disposent d’un DPE. Cela permettra de remplacer ou d’installer les équipements nécessaires.

À moyen terme, lancer un grand plan de rénovation, voire dans certains cas de reconstruction. Il ne s’agit pas ici de dépenses, mais bien d’investissements. Placer les personnels et les élèves dans des situations où il est impossible d’enseigner et d’apprendre, ce n’est pas une bonne politique.

Lire la suite

AGS : attention à la gestion de vos services !

Avec le recul progressif de l’âge de la retraite, il est essentiel de bien établir l’ancienneté générale de service (AGS) qui détermine directement les droits à la retraite. La retraite d’un fonctionnaire est calculée à partir de sa durée d’assurance retraite (durée minimum pour prétendre au bénéfice de la retraite sans décote) et de sa durée de service (trimestres comptabilisés pour déterminer le montant de la pension).

Or, le SNALC appelle à la vigilance : à chaque fois qu’une autorisation d’absence sans traitement est accordée, cela peut entraîner une perte allant jusqu’à un trimestre de durée de service.

Il est donc essentiel de bien distinguer les autorisations spéciales d’absence selon qu’elles sont :

  • de droit (participation à un jury, examens liés à la grossesse, …) ;
  • facultatives (décès ou maladie très grave d’un proche, mariage / pacs, …), auxquelles peuvent s’opposer les nécessités de service ;
  • pour convenances personnelles (rendez-vous médical, obligation familiale, …).

Pour le SNALC, il est crucial de bien analyser la situation. Les autorisations spéciales d’absence liées à certains événements familiaux et à la parentalité définies par l’article L622-1 du CGFP, l’instruction n° 7 du 23 mars 1950 et (pour les enseignants) la circulaire 2017-050 du 15 mars 2017, comme par exemple le décès ou la maladie très grave d’un proche, ouvrent droit à une autorisation spéciale d’absence facultative rémunérée.

Lire la suite

Les PAS ne sont pas la solution

Les pôles d’appui à la scolarité (PAS) ont été expérimentés dès 2024 dans quatre départements. Depuis, le Ministère n’a eu de cesse, à grands coups de communication, de pousser à la généralisation de ces pôles censés permettre une meilleure prise en compte des « besoins éducatifs particuliers de l’enfant, notamment de l’enfant en situation de handicap ». Or, ces dispositifs – déclinés différemment dans les 4 départements – sont loin d’être aussi mirobolants que ce que l’on essaie de nous faire croire…

Alors qu’un bilan officiel des 4 préfigurations PAS se fait attendre, celui des enseignants qui les ont éprouvés est plus que mitigé. Ainsi, les PE qui ont accepté un poste de coordonnateur PAS déplorent un manque de moyens (financiers, en personnel et en temps) et de formation pour mener à bien leurs missions. Leur recrutement questionne également : candidature sur entretien ou non, poste réservé aux PE spécialisés ou non, renouvellement automatique sur le poste ou non, perte du poste précédent ou non… La seule constante semble être un tâtonnement systématique !

Lire la suite

Syndicat enseignant