Formation initiale : Macron 2 contredit Macron 1

Le président Macron a annoncé ce vendredi 5 avril la création d’une licence préparant à l’enseignement dans le premier degré, le passage des concours de recrutement des professeurs et assimilés à la fin de la licence, et la création d’un Master d’enseignement.

Le SNALC l’a toujours dit – et nous le disions déjà lorsque les précédents gouvernements Macron s’évertuaient à reculer le concours, contre notre avis : le concours à Bac+3 est une bonne chose. Cela peut être un levier pour lutter contre le manque d’attractivité de notre métier. Un levier, mais qui n’est rien à côté de la revalorisation salariale que nous demandons depuis plusieurs années.

Le SNALC est également favorable à la création d’une licence préparant au professorat des écoles, comme nous avions été favorables à la création des parcours préparatoires au professorat des écoles (PPPE). Nous le sommes d’autant plus qu’elle n’empêche pas les licences disciplinaires.

Enfin, le maintien d’un niveau master était important pour le SNALC. Il ne faudrait pas qu’un concours plus tôt dans les études soit un prétexte pour ne pas revaloriser nos métiers.

Toutefois, le SNALC s’oppose fermement à l’obligation de passer par le Master MEEF. En imposant cette spécialité, le président va enfermer les professeurs. Ils ne pourront pas poursuivre des parcours de recherches dans leur domaine – sauf en sciences de l’éducation… – ni ne pourront préparer correctement l’agrégation s’ils le désirent.

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Changer d’air

Les tensions et les pressions subies dans les écoles mettent en effet constamment les équipes à rude épreuve et entraînent souvent de lourdes répercussions sur les relations entre collègues. Ajoutons à cela les conflits et problèmes avec les familles, l’inspecteur ou la mairie, les mauvaises expériences liées à des inclusions compliquées, ou encore la multiplication d’élèves à besoins particuliers, et on comprendra aisément que les professeurs aspirent à changer d’air. Changer d’école, de ville, de circonscription, voire de département peut ainsi s’avérer salvateur pour bon nombre d’entre nous.

C’est la raison pour laquelle le SNALC encourage les professeurs des écoles qui se retrouvent dans des situations compliquées à ne pas hésiter à participer au mouvement. Cependant, il n’est pas rare que des enseignants pourtant en grande difficulté dans leur école se résignent à y rester, parce qu’ils y ont leur matériel, leurs souvenirs et leurs habitudes. Pour beaucoup de professeurs des écoles, la salle de classe est celle dans laquelle ils passent finalement la plus grande partie de leur vie. La peur de l’inconnu, la peur de devoir s’adapter à une nouvelle équipe et à de nouveaux parents peut alors faire obstacle au désir de changement.

Cependant, dans le premier degré, contrairement à ce qui se passe dans le second degré, nous avons cet avantage de pouvoir changer d’école assez facilement. Ce n’est pas aussi aisé pour nos collègues du secondaire compte tenu de l’importance, dans leur barème, des points liés à l’ancienneté en établissement. Il faut donc parfois avoir enseigné pendant plusieurs années dans un même collège ou un même lycée pour espérer une mutation dans l’établissement voisin. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le SNALC s’oppose à la volonté politique illustrée parfaitement par la toute dernière proposition de la députée Rilhac, de vouloir calquer le fonctionnement des écoles sur celui des établissements du second degré. Ainsi, Madame Rilhac, non satisfaite d’avoir échoué il y a quelque temps, revient à la charge en proposant cette fois de transformer nos écoles en établissements… Bien évidemment, le SNALC s’y opposera.

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Loi Rilhac 2 : deux fois pire !

Dans une République qui prendrait soin de son École, le temps du politique ne primerait pas sur le temps de l’éducation. De même, la communication politique — dont nous ne nions pas l’importance — ne prendrait pas le pas sur la réalité. Il y aurait une exigence de sincérité, d’honnêteté et de clarté, qui serait due aux personnels de l’Éducation nationale. Car l’École est un bien commun, et tout le monde s’entendrait pour la défendre.

La situation actuelle est bien loin de cet idéal, qui relève pourtant du bon sens. Dernier avatar en date dans le premier degré, la fabuleuse députée Rilhac est de retour pour poursuivre son œuvre de division. Visiblement, le plan mathématiques ne s’intéresse ni à l’addition ni à la multiplication.

Le SNALC avait clairement averti les directeurs comme les adjoints lors du travail sur la première loi Rilhac : les bonnes intentions affichées étaient un leurre et un mensonge. Nous avions hélas eu raison : les rares bonnes mesures du projet (sur les décharges, par exemple) avaient bien vite été retirées sous l’influence du ministre de l’époque, et n’est resté qu’un tonneau des Danaïdes dans lequel les DASEN et les IEN peuvent verser à l’envi de nouvelles responsabilités sur les directrices et directeurs. Aucune garantie sur une quelconque aide humaine, l’État et les collectivités locales s’étant arrangés pour qu’aucune obligation de moyens ou de résultats leur soit imposée.

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Syndicat enseignant