PIAL : aïe, aïe, aïe !

5. L’analyse du SNALC
Soyons lucides.

Derrière les PIAL, il y a avant tout la rationalisation de la gestion des AESH. En effet, face à l’explosion des notifications de la CDAPH, les effectifs des AESH ont considérablement augmenté ces dernières années : il fallait trouver une solution afin de réaliser des économies budgétaires.

D’ailleurs, avec l’avènement des PIAL, l’accompagnement mutualisé des élèves devient la norme et l’accompagnement individualisé l’exception.

Même si le ministre s’en défend, le rapport de « la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université de la République » montre clairement que l’accompagnement mutualisé prévaut dans les PIAL.

Certaines CDAPH se sont même « engagées à privilégier l’aide mutualisée» (pages 157 à 160 du rapport).

Le SNALC s’est forgé son avis, les économies budgétaires sont encore à l’honneur, au détriment des élèves et des conditions de travail des AESH.

De plus, la très courte expérience de cette structure nous montre que la flexibilité annoncée reste un concept que l’on peut interpréter…

Dans l’établissement d’une de nos adhérentes, les AESH ont été prévenues qu’aucun renfort n’arriverait si de nouveaux élèves en situation de handicap étaient inscrits au sein du PIAL en cours d’année. Les élèves déjà présents se verront donc enlever immédiatement des heures d’accompagnement. Effectivement, la flexibilité sera là, mais le SNALC ne l’imaginait pas ainsi !

Ailleurs, des AESH sont désœuvrés car moins d’enfants que ce qui était prévu sont là. La crainte de manquer de moyens humains dans les mois à venir freine l’équipe à déclarer à l’administration ce « trop-perçu humain ». Et en même temps, des enfants peuvent avoir besoin de ces accompagnants dans d’autres établissements !

Au SNALC, nous refusons que la flexibilité se fasse au détriment des AESH. Nous serons particulièrement attentifs aux modifications intempestives d’emploi du temps, de quotité ou d’établissement d’exercice.

En ce qui concerne les différents outils mis à disposition des équipes, vous devez pouvoir les consulter. Pour accéder à la plateforme « Cap école inclusive » qui présente des ressources précieuses, vous devrez être en possession de votre adresse email académique qui a dû vous être remise à la signature de votre contrat. Si ce n’est pas le cas, contactez votre correspondant du SNALC.

Venons-en maintenant au fonctionnement même du PIAL.

À peine la rentrée est-elle passée que libre-interprétation des textes et autres dérives fleurissent déjà sur le territoire.

Dans le Sud-Ouest, l’administration a confondu AESH référent et coordonnateur du PIAL. Des AESH occupent donc une mission de coordonnateur 6 heures par semaine sans bureau, sans ordinateur ni connexion Internet, sans fiche de poste ni consigne claire de ce qu’on attend d’eux…

Au Nord-Est en revanche, il a été répondu à une AESH demandant l’identité de son coordonnateur qu’il n’y en avait pas et que cette décision avait été prise en concertation avec l’IEN. Après enquête, il est apparu que personne n’a voulu du poste !

Quant aux PIAL expérimentaux, même si la vitrine est belle, le SNALC s’inquiète.

Les soins proposés par les « brigades mobiles » sont jusqu’aujourd’hui prodigués le plus souvent dans des établissements spécialisés (IME, ITEP…). Enseignants spécialisés, acteurs médicaux et médico-sociaux, environnement adapté, taux d’encadrement élevé et moyens à la hauteur des besoins des élèves y sont réunis.

L’inclusion n’est souhaitable que si elle est bénéfique et profitable aux enfants. Elle ne doit pas être un prétexte à supprimer des postes dans l’enseignement spécialisé, le médico-social et le médical.

Or, la mise en place de ces expérimentations adossées à la logique de rentabilisation des PIAL nous fait craindre une disparition rapide des structures spécialisées à des fins comptables et non d’efficacité.

Concernant l’évaluation des PIAL, nous regrettons au SNALC que la commission de suivi des projets de scolarisation ne prenne pas en compte les demandes émanant des AESH qui sont aux avant-postes de la scolarisation des enfants en situation de handicap. Nous le ferons savoir.

Enfin, gageons qu’avec des instances d’évaluation à trois niveaux différents, le ministère pourra fournir à la fin de cette année scolaire une évaluation transparente de la mise en place des PIAL…

Les PIAL ont été mis en place dans la précipitation et la rentrée a été des plus agitée.

Ils ne sont pas pour l’instant source de la simplification annoncée pour les AESH.

Vous pouvez compter sur le SNALC. Nous sommes à vos côtés et nous ferons tout pour que vous ne soyez pas pénalisé par ce nouveau système.

Une réflexion sur « PIAL : aïe, aïe, aïe ! »

  1. Bonjour, les PIALs ne fonctionnent pas comme dans les textes. En effet, les chefs s’assure les services d’une AESH pour exercer les fonctions de secrétaires. Ceci est inadmissible à un moment où nous manquons de collègues. Les élèves à BEP sont regroupés par 4 dans une même classe afin de mutualiser au maximum. Tout cela va à l’encontre d’un accueil prévu dans les différents textes.
    Une AESH désœuvrée.

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