Point sur la situation sanitaire

Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 23 mars 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.

Les chiffres, le protocole

En fin de semaine, le communiqué hebdomadaire sera enrichi avec des chiffres sur les tests.
Cette semaine, au-dessus de 4000 cas confirmés quotidiens (élèves + personnels) : niveau haut par rapport à ce que l’on a pu connaître. Hier soir, 2200 classes fermées et une centaine de structures scolaires fermées : concentration sur les Hauts-de-France, l’Ile de France et Nancy-Metz.
Sur les tests salivaires, l’objectif est toujours de 300 000 tests par semaine. Le taux d’acceptation est autour de 65/70%. 260 000 tests proposés la semaine dernière. L’acceptation est plus forte là où la contamination est plus forte (82% dans l’académie de Créteil). Sur les tests antigéniques, forte proposition (environ 500 000), mais le taux d’acceptabilité est inférieur à 20%.

L’avis du SNALC

Le SNALC pointe un sérieux problème de communication ministérielle, qui n’a pas changé d’un iota depuis la rentrée de septembre alors que la situation est fondamentalement différente. La dernière communication médiatique était choquante (sur le « risque à prendre » pour les parents, avec minimisation dudit risque au regard du dernier avis du conseil scientifique). Nous avons des élèves qui ont perdu un parent du fait de cette pandémie : nous pensons que le ministre devrait présenter des excuses publiques et rectifier d’urgence son approche communicationnelle.

Les chiffres sont très inquiétants : les tendances du ministère — dont les chiffres sont sous évalués — montrent un nombre d’élèves contaminés supérieur à ce qu’il était en novembre.

Le SNALC signale que l’on a mis beaucoup de temps pour avoir des chiffres publics sur les tests (peut-être a-t-on attendu que les chiffres soient moins mauvais ?), mais c’est une bonne chose de les avoir enfin à partir de la prochaine publication hebdomadaire.

L’organisation de l’année

16 départements concernés par l’objectif de 50% des effectifs dans les lycées. Suite à l’intervention du SNALC, le ministère apporte des précisions : on regarde au cas par cas avec les recteurs ; une souplesse est laissée (si un établissement est à 60 ou 70% sur une durée acceptable). Cela s’apprécie au niveau des effectifs globaux, pas au niveau de chaque classe. Il n’est pas question de rester à 100% en présentiel (ou proche des 100%).
La pratique de l’EPS est de nouveau autorisée dans les gymnases et piscines notamment. La fiche repère EPS est mise à jour : le protocole demeure très strict, et limite les activités possibles.
Sur les collèges, c’est du cas par cas ; le ministère refera le point avec les académies en fin de semaine.

L’avis du SNALC

Pour le SNALC, le manque d’anticipation et la faiblesse des réponses actuelles fait prendre le risque d’une fermeture des écoles et des établissements, que l’on souhaitait pourtant tous éviter, et qui pourrait devenir la seule solution à court terme. Le SNALC rappelle par exemple qu’il a alerté le ministère à plusieurs reprises sur la nécessité de préparer en amont le passage éventuel à des effectifs allégés dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées : cela n’a pas été fait.

Le SNALC a remonté un grand nombre de questions sur les annonces de la semaine dernière.

  • dans les 16 départements confinés, quelles directives sont données aux rectorats et aux DSDEN sur l’acceptabilité des plans de continuité pédagogique des lycées ? La jauge d’au moins 50% d’élèves en présence connaît-elle une limite supérieure ? Certains lycées pourront-ils rester à 100%, ou à « presque 100% », sans que l’Éducation nationale ne réagisse ? C’est ce que la mise à jour de la FàQ laisse à penser.
  • Aucune mesure sur les collèges, sur les écoles primaires, sur les cantines… Au vu de la dégradation rapide de la situation sanitaire, est-ce sérieux ? L’allègement des groupes doit être envisagé à tous les niveaux du système.
  • Pourquoi avoir allégé le protocole dans les autres départements (maintien à l’identique + allègement en EPS) ? Ne faut-il pas au contraire anticiper une possible dégradation de la situation sanitaire dans le reste du territoire et prendre des mesures fortes en amont ? Quelle explication scientifique face au revirement de doctrine en EPS ? Nos remontées font état de fortes pressions pour augmenter les jauges d’accueil dans les lycées, qui se concrétisent dans de nombreux endroits. Cela semble délirant au regard de la situation du pays.

Le SNALC fera état de ses demandes et propositions pédagogiques dans les groupes de travail mis en place à la DGESCO, mais est revenu sur 3 points :

  • mise en cohérence du fonctionnement du baccalauréat pour les élèves du CNED règlementé. Le SNALC a écrit au ministre à ce sujet.
  • Demande d’un audit sur la situation des élèves de BTS au regard de l’organisation des épreuves.
  • Demande d’une adaptation supplémentaire pour l’épreuve écrite de l’EAF (2 sujets au choix, comme en philosophie) et maintien la demande de la suppression du grand oral cette année.

La vaccination, le personnel

Le ministère travaille pour donner des perspectives avec un calendrier et des modalités sur la vaccination (NDLR : aucun élément précis).

L’avis du SNALC

Le SNALC signale la lettre commune adressée au Premier ministre par l’UNSA, le SGEN et le SNALC pour demander très officiellement une priorité de vaccination pour les personnels de l’Éducation nationale, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays.
Le SNALC demande qu’on passe à des masques chirurgicaux pour les personnels au contact avec du public.

Dernière minute : Pendant ce point sanitaire avec le ministère, le président de la République a annoncé qu’il envisageait « des campagnes ciblées sur des professions qui sont exposées, à qui on demande des efforts ; les enseignants en feront légitimement partie ». Il a ciblé la période à partir de la mi ou fin-avril. Le SNALC, qui a cosigné une lettre au Premier ministre avec la CFDT et l’UNSA, accueille positivement cette annonce et espère qu’elle sera suivie d’effet.

La politique de tests

Un travail est en cours sur les autotests. Les préconisations sont plutôt sur les lycéens et les personnels. La manipulation est visiblement moins complexe et moins douloureuse que les tests nasopharyngés.
Le ministère travaille avec le ministère de la santé sur la question du coût à 1 euro pour les tests salivaires pour les personnels.

L’avis du SNALC

Le SNALC demande d’anticiper l’organisation des autotests et de le rôle des personnels à ce sujet, pour éviter les mauvaises surprises connues lors les débuts des tests salivaires. C’est particulièrement important pour les directeurs d’école, qui connaissent déjà une importante surcharge de travail du fait de la gestion de la crise sanitaire.
Le SNALC demande la gratuité des tests pour les personnels.

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