Préparation de la reprise du 2 novembre…

… après l’assassinat de Samuel Paty.
Protection de l’espace scolaire.

Compte rendu de la réunion du 22 octobre 2020

L’administration a ouvert la séance sur les différents aspects de sa réflexion actuelle qui inclut un travail avec le ministère de l’intérieur, le conseil des sages de la laïcité, la DGESCO et les représentants des personnels.

Il s’agit de réfléchir à la PROTECTION DE L’ESPACE SCOLAIRE en partenariat avec le ministère de l’intérieur et les collectivités locales. Cela inclura une réflexion sur la protection fonctionnelle et sur un renforcement des circuits qui permettent de répondre aux signalements.

Mais l’objectif de la réunion de ce jour est de préparer le 2 novembre, journée de reprise qui sera particulièrement scrutée et qui doit permettre le recueillement des équipes ainsi qu’un moment cadré, dédié à un hommage national.

Le ministère propose donc d’organiser la matinée du 2 novembre pour que les élèves et les personnels soient réunis autour des valeurs de la République et de la chance que constitue une école républicaine.

Cette demi-journée s’organiserait en trois temps :

  • Un accueil des collègues afin de se recueillir et de préparer le déroulement de la journée.
  • Un travail en classe organisé par le professeur principal et un autre membre de la communauté éducative autour d’un texte ou d’une vidéo qui articulerait des témoignages de parents, d’élèves et de professeurs. Après le visionnage, un temps de réflexion serait animé par les deux adultes. Les ressources seront adaptées aux différents âges et niveaux de compréhension des élèves.
  • Un temps de recueillement et d’hommage avec lecture d’un courrier par le chef d’établissement suivi d’une minute de silence.

Ce que le SNALC a proposé

Après avoir remercié le ministère pour l’organisation de l’hommage national qui était souhaité par les organisations syndicales, le SNALC a insisté sur les points suivants :

  • un temps d’hommage national sur l’ensemble du territoire, pouvant inclure une minute de silence ;
  • des propositions nationales en termes de ressources/documents pédagogiques, incluant (sans s’y limiter) une ou plusieurs caricatures de Charlie Hebdo pour le second degré ;
  • le respect de la liberté pédagogique des collègues, qui peuvent choisir d’autres supports qui leur paraissent adaptés ;
  • la notion de volontariat des collègues : il s’agit que le moment pédagogique soit assuré par des collègues qui le souhaitent et qui sont en capacité de le mener à bien.
  • La nécessité de différencier pour le premier degré. Une minute de silence a peu de sens en maternelle. De même, en élémentaire, le temps pédagogique doit éviter les aspects les plus violents de l’actualité pour se concentrer sur des objets d’études adaptés (liberté, respect) et des modalités elles aussi adaptées (passage par le dessin, par exemple).

Sur un temps plus long, le SNALC a insisté sur un financement d’heures de dédoublement en EMC en sus de la DHG, et est revenu sur la nécessité d’exemplarité de l’institution face au phénomène du « pas de vagues ».

Ce qu’il faut retenir

Le SNALC met en garde contre le caractère trop contraignant du deuxième temps prévu par le ministère. Faire travailler les enseignants, surtout dans le cadre d’une discussion encadrée, sur un document qu’ils n’ont pas choisi et qu’ils ne maîtrisent pas est dangereux. De plus, cela irait à l’encontre de la liberté pédagogique. Cette liberté qu’exerçait justement Samuel Paty.

De plus, la proposition d’organisation du ministère est très centrée sur le second degré (« professeur principal »). Avoir deux personnes pour animer le volet pédagogique de la journée est illusoire en école primaire.

Le premier et le troisième temps ne nous posent pas de problème mais demanderont un travail en termes d’organisation. Rapidement !

Il faudra travailler avec les collectivité locales pour que les familles aient des solutions si l’on veut que tous les personnels puissent se réunir en début de journée.

Si le recueillement est collectif et se fait après une lecture faite par le chef d’établissement, il faut penser aux établissements de grande taille qui ne disposent pas forcément d’un lieu idoine (et aux contraintes sanitaires).

Donc, pour le SNALC, il faut laisser le temps. Si ce temps pédagogique ne se fait pas au matin du 2 novembre, il peut être fait plus tard, durant la semaine. L’important est qu’il soit fait par des collègues qui auront eu le temps de préparer et qui sont plutôt à l’aise avec le sujet traité. Enfin, ils doivent être à même de le traiter en exerçant leur liberté pédagogique.

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