Uné évolution possible : la preuve par le premier degré

Durant des années, les professeurs des écoles devaient évaluer des compétences selon les termes suivants : « non acquis », « en cours d’acquisition », « acquis » voire audelà. En maternelle, on est allé encore plus loin, en n’indiquant que les compétences acquises dans le carnet de suivi des apprentissages et un niveau de réussite pour des « acquis scolaires » en fin de grande section. 

Ainsi, aux élèves les plus jeunes, et à leurs parents, l’institution ment par omission. Et prétendre par la suite en élémentaire qu’une compétence est acquise sur la base d’une évaluation revient à mélanger compétence et performance et à laisser croire qu’une occurrence de réussite vaut maîtrise. 

C’était là le moindre défaut d’un système qui a, depuis, été quelque peu corrigé. En effet, ces dernières années, les compétences ont été remplacées par un positionnement sur des objectifs d’apprentissage à atteindre (LSU). La nuance peut sembler ténue. Mais elle a son importance. En premier lieu, elle gomme un mensonge en ne gravant pas une maîtrise dans le marbre. Mais surtout, elle permet de ne pas maintenir le focus uniquement sur les compétences. Ainsi, les professeurs peuvent évaluer l’apprentissage et la maîtrise des savoirs. Ce n’est pas une mince affaire. Plusieurs cohortes n’ont pas eu la chance d’y avoir droit et le résultat est évident lorsqu’ils arrivent au collège puis au lycée. 

Bien sûr, il ne s’agit pas non plus d’une révolution et beaucoup reste à faire dans le premier degré. Même si une vraie acquisition requiert un temps long, revenir sur la logique des cycles aurait un intérêt certain. En premier lieu, cela permettrait de rétablir des programmes annuels permettant à chacun de savoir exactement ce que les élèves sont censés connaître et ce, même si des repères existent dans des documents d’accompagnement. 

Cela éviterait aussi de masquer les réelles lacunes des élèves qui n’ont justement pas atteint les objectifs et serait plus honnête envers leurs parents. 

Au moins peut-on se réjouir que, dans un bastion où des théories pédagogiques assez folles ont largement cours, il ait été possible de revenir sur le « tout compétences ». L’espoir serait-il donc permis ?

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