Retraite : comment admettre ?

La chronologie est révélatrice de la façon dont le ministère nous traite.

Delevoye travaille pendant dix-huit mois à préparer un rapport sur la réforme de la retraite ; il rencontre sans compter les centrales syndicales, les « Français de base » au cours d’innombrables réunions et finit par présenter son rapport le 18 juillet 2019 au Premier ministre.

Le même soir, il explique à la télévision ses principales orientations. A la fin de son exposé, il annonce que les professeurs sont les grands perdants de son projet mais renvoie au gouvernement les mesures compensatoires à prendre. L’on voit le cynisme !

Pendant trois mois, rien ne se passe à l’exception d’une déclaration du Président de la République reconnaissant qu’il faudra en effet trouver des compensations pour eux, mais à condition d’accepter la modification de nos obligations de service et même la réduction de nos vacances. La compensation, dix milliards, se fera sur près de 20 ans à raison de 400 millions par an.

Mais lors des réunions spécifiques avec le ministère en octobre, novembre et décembre, il est impossible d’obtenir les précisions chiffrées que nous attendons légitimement. Et c’est seulement le 16 décembre 2019, cinq mois après le rapport Delevoye, que le ministère dévoile les tableaux de simulation qui nous permettent d’avoir une idée de la sauce à laquelle il compte nous manger.
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Pour le retrait du projet de réforme, amplifions les grèves et les mobilisations

Le SNALC sera reçu mercredi 15 janvier à 18h par Jean-Michel Blanquer

Une nouvelle fois, la mobilisation ce 9 janvier a été exceptionnelle par son ampleur et son caractère interprofessionnel. Elle a été également puissante dans le secteur de l’éducation.

Cette situation démontre le rejet massif et croissant du projet de régime unique de retraites par points voulu par le gouvernement et refusé par la majorité de la population.

Les organisations syndicales CGT Éduc’action – FSU – FNEC FP FO – SNALC – SUD Éducation – FAEN réaffirment que le projet de régime unique par points conduirait inévitablement au recul des droits à la retraite tant en termes de niveau de pension que d’âge auquel les salarié-es d’aujourd’hui et de demain pourront bénéficier d’une retraite décente.

Sous la pression de la mobilisation, le gouvernement communique sur des hausses possibles de salaires des enseignants, sous forme de primes, mais le ministre de l’Éducation n’a donné aucune réponse concrète aux organisations syndicales qui demandent d’ouvrir de réelles négociations sans préalable pour des augmentations de salaire sans contrepartie.

C’est pourquoi nos organisations appellent, dès demain et dans les jours qui suivent, l’ensemble des personnels de l’éducation à renforcer la grève, y compris reconductible là où les personnels le décident, pour maintenir et augmenter le rapport de force. Elles appellent à faire du samedi 11 janvier une journée de manifestation et de mobilisation massive de toute la population, pour obtenir le retrait de ce projet et l’ouverture de véritables négociations sur l’emploi, les salaires, les cotisations et l’amélioration du droit à la retraite dans le cadre d’un système par répartition solidaire et des régimes existants.
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Fusions : reculer pour mieux sauter dans le vide ?

Le 9 mai 2018, le rapport de l’Inspection générale recommandant de passer à 13 académies était présenté aux syndicats représentatifs, dont le SNALC. Si la fusion totale n’a pas eu lieu — sauf en Normandie — les intentions demeurent intactes.

On ne peut pas dire à l’époque que le ministère ait avancé masqué. Il suffisait d’écouter le rapporteur pour bien comprendre que le projet de fusion était ficelé et prêt à la mise en œuvre. L’expérimentation (catastrophique) de Caen et Rouen ? «On reste encore sur 2 académies». Les régions académiques ? «On n’a plus beaucoup de choses à en attendre». Et puis, de toute façon, «la proximité, ce n’est pas forcément un rectorat près des gens». Le rapporteur était catégorique : pour Bourgogne-Franche-Comté, Hauts de France, PACA et Normandie, « L’évolution vers la fusion et vers une académie unique ne devrait pas poser de difficulté». L’analyse du SNALC et des personnels concernés sur la Normandie est quelque peu différente…

Le rapporteur allait même plus loin, posant la question des concours à recrutement académique, arguant que la fusion ne pouvait plus attendre, ou encore qu’un préfet ne pouvait décemment pas travailler avec deux ou trois recteurs différents, le pauvre. Heureusement qu’on pense en priorité aux difficultés d’« interlocution » des préfets, et tant pis pour les personnels de l’Éducation nationale, qui ne viennent qu’après.
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