La chronologie est révélatrice de la façon dont le ministère nous traite.
Delevoye travaille pendant dix-huit mois à préparer un rapport sur la réforme de la retraite ; il rencontre sans compter les centrales syndicales, les « Français de base » au cours d’innombrables réunions et finit par présenter son rapport le 18 juillet 2019 au Premier ministre.
Le même soir, il explique à la télévision ses principales orientations. A la fin de son exposé, il annonce que les professeurs sont les grands perdants de son projet mais renvoie au gouvernement les mesures compensatoires à prendre. L’on voit le cynisme !
Pendant trois mois, rien ne se passe à l’exception d’une déclaration du Président de la République reconnaissant qu’il faudra en effet trouver des compensations pour eux, mais à condition d’accepter la modification de nos obligations de service et même la réduction de nos vacances. La compensation, dix milliards, se fera sur près de 20 ans à raison de 400 millions par an.
Mais lors des réunions spécifiques avec le ministère en octobre, novembre et décembre, il est impossible d’obtenir les précisions chiffrées que nous attendons légitimement. Et c’est seulement le 16 décembre 2019, cinq mois après le rapport Delevoye, que le ministère dévoile les tableaux de simulation qui nous permettent d’avoir une idée de la sauce à laquelle il compte nous manger.
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