Formation initiale et concours : le sommet de l’impréparation

Le SNALC a quitté la séance du comité ministériel de ce jeudi 27 juin. En effet, il nous a été demandé de nous prononcer sur le décret régissant la réforme du concours et de la formation initiale des enseignants (hors agrégés) et CPE, réforme dont l’essentiel nous est toujours inconnu. Une grande partie des éléments dépend d’arrêtés dont le contenu ne nous a toujours pas été présenté.

Qui plus est, le ministère, sous le coup d’un changement d’avis politique dont nous ne chercherons pas à expliquer les causes, nous a remis en séance un document de 13 pages présentant les amendements structurels qu’il apportait au texte. Le fond constitue une amélioration du projet, que le SNALC reconnaît, puisque la gratification de 900 € devient un statut d’élève-enseignant qui compte pour la retraite et est rémunéré autour de 1 400 €. Mais il nous est impossible d’étudier sur le siège la rédaction précise du texte et les conséquences diverses et variées qu’il pourrait avoir (comme avec l’apparition du concept d’ « insuffisance manifeste »). Le SNALC est un syndicat sérieux, qui sait que la lettre d’un texte réglementaire est parfois d’une importance capitale.

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L’évaluation des directeurs

Le décret du 14 août 2023 annon­çait une évaluation des directeurs tous les 5 ans. La circulaire du 20 mars 2024 en précise les modali­tés. Pour parodier une ancienne publicité : ça a le goût de l’inspec­tion, la couleur d’une inspection, mais ce ne serait pas une inspec­tion.

L’évaluation du directeur d’école est conduite par l’IEN de la cir­conscription dont il dépend. Elle est réalisée au plus tard après trois ans d’exercice dans ses fonctions, puis au moins une fois tous les cinq ans » (circulaire du 20 mars 2024). Si cette régularité diffère de celle du PPCR, elle ressemble grandement à celle des inspec­tions antérieures à 2017. Le compte-rendu d’entretien (avec sa grille d’évaluation), les recours possibles quant au contenu du rapport signé par l’IEN puis par le DASEN, le versement au dossier administratif de l’agent : tout est calqué, recopié, identique à un rendez-vous de carrière.

La seule différence réside dans l’appré­ciation générale qui n’existera pas offi­ciellement dans cette nouvelle évaluation. Cette absence est largement compensée par l’article 12 du décret du 14 août 2023 : « Les professeurs des écoles nommés dans l’emploi de directeur d’école peuvent se voir retirer cet emploi par le DASEN dans l’intérêt du service ».

Pour résumer, à partir de septembre 2024, les directeurs seront visités tous les 5 ans sur les missions spécifiques à leur fonc­tion. Si le DASEN, sur rapport de l’IEN, considère que le travail fourni n’est pas conforme aux attentes, le directeur pourra être révoqué. Aucune remise en cause de l’institution ne sera possible, quant à la nomination ou la (non)-formation qui aurait conduit à une situation problématique.

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Témoignage – Claire, professeur des écoles stagiaire

Claire : J’ai une licence de communication et une licence professionnelle Métiers du livre. Cela m’a permis notamment de travail­ler en librairie. Après plusieurs années dans cette branche, j’ai décidé de changer de voie et de passer le concours du CRPE que j’ai obtenu du premier coup en juin 2023.

Claire : Nous avons eu la liste des postes début juillet. Les personnes les mieux clas­sées au concours ont choisi en premier. Personnellement, j’ai eu mon 5e vœu. Je suis PES à mi-temps depuis septembre 2023 : lundi et mardi, je suis à la faculté d’éducation ; jeudi et vendredi, je suis avec ma classe de CE1.

Claire : J’ai pu contacter le titulaire de la classe dès juillet. Lui aussi arrivait sur cette école. Il m’a fait profiter de ses dix années d’expérience. En raison du partage de la classe à mi-temps, nous nous voyons peu, mais nous continuons d’échanger par télé­phone sur la pédagogie, les élèves, les projets. D’une manière générale, l’équipe enseignante a été très accueillante et m’a proposé de l’aide dès le début

Claire : Le premier lundi, j’étais en classe avec le titulaire ; le mardi, en observation dans celle de ma tutrice ; le jeudi et le ven­dredi, seule dans ma classe. Mon premier jour a été terrifiant ! Avec le recul, j’étais dans le flou. Il a vraiment fallu que je me « débrouille ». Nous avons eu un échange a posteriori avec les enseignants de la fa­culté d’éducation sur ces premiers jours. Les professeurs connaissent la situation et sont assez compréhensifs. Pour eux, c’est normal que nous soyons un peu perdus. Ceux qui sont à temps plein ont un master MEEF, ce qui leur a permis de suivre des stages de préparation et donc d’emmaga­siner un peu d’expérience de vie de classe.

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