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Les professeurs des écoles amèrement récompensés

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que les enseignants du premier degré vont commencer cette année scolaire 2019.

Alors que la loi pour une École de la confiance, ou encore la loi de transformation de la fonction publique ne donnent vraiment pas le sourire, une nouvelle réforme à venir inquiète le SNALC. Cette réforme risque d’avoir un impact bien plus grave sur le moral déjà si bas des professeurs des écoles.

Depuis plus de vingt ans, l’enseignant du premier est degré épuisé de devoir remettre systématiquement en question ses pratiques et ses habitudes de travail pour répondre aux exigences des réformes incessantes.

Il est harassé par d’innombrables lectures en tout genre : vade-mecum, chartes, guides, notes de service, circulaires censées expliquer clairement les nouvelles règles et orientations.

Il est consterné par les mises en place dans la précipitation de nouvelles procédures instables et problématiques, qui semblent ne pas avoir été suffisamment testées au préalable, comme le mouvement des personnels.

Il est fatigué de devoir expliquer aux parents le bon sens d’orientations ministérielles dont il n’est pas lui-même convaincu.

Sans cesse culpabilisé, il est excédé de devoir faire face à des situations qui dépassent de très loin les compétences initialement requises pour son métier de professeur. Devoir satisfaire des missions de plus en plus exigeantes sans avoir forcément les explications, les outils ou le matériel adéquats devient pesant.

Face à cette situation, le discours élogieux du ministre à l’égard des enseignants à chaque début d’année n’instaure plus la confiance. Les mots ne suffisent plus pour compenser le ras-le-bol et la saturation des professeurs des écoles, pour redonner du sens à leur métier ou pour revaloriser l’image de la profession.
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On attend que le ministre ne soit pas dans les paroles mais dans les actes

Jean-Rémi Girard, président du syndicat national des lycées et collèges estime sur LCI que le revalorisation salariale annoncée est loin d’être suffisante : « On a un rattrapage salarial gigantesque à avoir », a-t-il souligné, rappelant également qu’un professeurs en France est deux fois moins payé que son homologue allemand. « Ce n’est pas avec en moyenne 20 euros net par mois, alors qu’on a une hausse du coût de la vie, alors qu’on va se prendre une réforme des retraites qui va être montreuse (…) qu’on va attirer des enseignants ».

#Pasdevague : source tarie ou lame de fond ?

Souvenez-vous, tout commence le 18 octobre 2018, dans l’académie de Créteil, lorsqu’un lycéen braque un enseignant en plein cours, avec une arme (qui se révélera être un pistolet à billes). L’image choque. À la surprise et l’émotion succèdent l’indignation et la colère. Par solidarité, et par la volonté de dénoncer cela, à l’image du hashtag #MeToo, le #Pasdevague a été relayé par des milliers de professeurs sur Twitter livrant des témoignages glaçants.

Pour le SNALC, ce phénomène traduisait «un besoin d’expression» (1) mais aussi «un problème de fond» (2). Le plus souvent, l’Institution préfère cacher la poussière sous le tapis plutôt que faire le ménage et un problème enterré équivaut à un problème réglé.

Nous avions fait ce diagnostic et alerté en ce sens via des articles, l’organisation de colloques thématiques dès 2012 (dont un sur la liberté d’expression en 2018), le mémorandum sur la souffrance des personnels avec témoignages à l’appui dès 2016…

#Pasdevague est devenu un symbole : celui d’un appel à l’aide, le sentiment d’abandon par la hiérarchie, la colère, la souffrance…
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