Direction d’école, un chantier au (très) long cours

Depuis le 28 janvier 2020, date des annonces d’Edouard Geffray (DGESCO), aucune des améliorations pourtant évoquées concernant les conditions de travail des directeurs et directrices d’école n’a encore été perçue.
Au contraire, le confinement, le déconfinement puis la rentrée scolaire 2020, leur auront demandé une charge de travail supplémentaire sans commune mesure.
La crise sanitaire a momentanément interrompu les groupes de travail au ministère sur la direction d’école, puis la proposition de loi RILHAC a relancé les débats en juin 2020. Enfin, deux groupes de travail (ou plutôt d’échanges) sur la direction d’école ont eu lieu les 2 et 15 juillet 2020, présentant les mesures de rentrée et annonçant l’agenda social. Où en sommes-nous depuis ?

La conférence de presse du Ministre du 26 août 2020 et la circulaire d’Edouard Geffray sur la direction d’école

Afin de témoigner un tant soit peu de reconnaissance envers les directeurs et leur investissement sans faille, notre Ministre avait annoncé, le 26 août 2020, un allègement des tâches, un soutien au quotidien et une plus grande reconnaissance financière, avec notamment une prime de 450 euros versée à chaque directeur d’ici la fin de l’année civile.
Dès le lendemain, une circulaire sur la direction d’école paraissait au BO, détaillant les annonces du Ministre. Malheureusement, les détails restent vagues et flous pour la plupart. Le principe de réalité rattrape déjà les belles intentions et les inquiétudes et questionnements légitimes demeurent.
Quatre groupes de travail ont été planifiés pour atteindre le « cap » fixé par le Ministre, cap différent selon que l’on soit du côté des élus du personnel ou de l’administration :

  • Décharges complémentaires,
  • Délégation de compétences de l’IEN,
  • Rémunération,
  • Questions de sécurité.

À l’heure de la rédaction de cet article, les organisations syndicales ne savent rien de bien précis. L’augmentation des décharges pour tous est loin d’être à l’ordre du jour. Concernant les deux jours de formation continue, nous ignorons leur contenu et leur programmation, même si le SNALC a réclamé qu’ils n’aient pas lieu sur temps de décharge, et encore moins en dehors des jours et heures scolaires. Un référent Direction dans les DSDEN devrait également voir le jour cette année, à titre expérimental pour ceux qui n’en jouissaient pas, pour aider et conseiller.

La prime exceptionnelle de 450 euros

Dans un premier temps perçue comme un remerciement pour la période du confinement, cette prime de rentrée 2020 « sans aucun lien avec les efforts fournis lors de la crise COVID » s’est concrétisée par décret. Le 4 septembre 2020, les syndicats élus en CTMEN furent invités pour discuter du projet de décret relatif à cette prime de rentrée exceptionnelle. Si ces 450 euros versés à 44 455 directeurs représentent malgré tout une somme de plus de 20 millions d’euros, le SNALC ne pouvait se satisfaire d’une prime réservée au seul directeur et/ou intérim de direction en poste au moment de la rentrée scolaire. Alors que la crise sanitaire refait surface, rien n’avait en effet été pensé pour les nombreux intérims qui assurent une partie de la direction en remplacement des directeurs absents courant septembre. Le SNALC a immédiatement dénoncé cette injustice pour des centaines de collègues qui auront accompli le travail de direction sans toucher la moindre indemnité. Lors du CTMEN du 15 septembre, le ministère s’est donc orienté vers le paiement d’une indemnité pour les collègues ayant assuré l’intérim de direction sur une partie du mois de septembre.
Le SNALC continuera de vous tenir informés de l’avancée des discussions et des conclusions éventuelles des groupes de travaux.
L’urgence de la situation de la direction d’école semble relative pour nos dirigeants. Et nous continuons de naviguer entre incertitudes, interrogations et inquiétudes.
Présent dans toutes les discussions et tous les travaux sur la direction d’école, le SNALC déplore la lenteur et les timides propositions du ministère pour des raisons encore et toujours budgétaires.
L’urgence devient urgente au bout de combien de temps ?

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