PPCR : le piège de la continuité

Les annonces du Grenelle de l’Éducation ne se comprennent qu’à l’aune du PPCR (Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations), Parcours Professionnels, des Carrières et des Rémunérations. L’accord signé en 2015 pour la Fonction publique se voulait être une revalorisation des rémunérations. Cela s’est traduit dans l’Éducation nationale par le rythme unique des avancements d’échelon, l’allongement moyen de la durée des carrières, la fin du grade biadmissible, le tassement de l’écart de rémunération entre les agrégés et les autres corps du second degré. Les syndicats membres des fédérations de fonctionnaires signataires continuent de défendre le PPCR.

En signant l’accord stipulant : « des négociations se dérouleront tous les trois ans et auront vocation à proposer les orientations en termes d’évolution des rémunérations et des carrières et elles aborderont l’évolution de la rémunération indemnitaire et les conditions de mise en oeuvre de mesures générales, notamment l’évolution de la valeur du point fonction publique » (1), les signataires pensaient pouvoir présenter régulièrement des augmentations obtenues par eux seuls à l’imitation des négociations salariales en Allemagne.

Or, le gel du point d’indice a interdit toute négociation et l’accord s’est retourné contre l’ensemble de la profession. Le rapport avec le Grenelle, c’est que le PPCR organise toujours la Fonction publique et les mesures prises en découlent :

  • la prime d’attractivité, bien trop réduite, ne bénéficie qu’aux personnels enseignants, d’orientation et d’éducation en début de carrière. Le prétexte : la classe exceptionnelle a été créée pour la fin de carrière (mais loin de l’avoir été pour tous) et le taux de promotion au grade hors classe est passé de 17 à 18% (ce qui est loin d’être révolutionnaire). La prime d’attractivité est de même valeur pour tous les corps du premier et du second degré, réduisant encore plus avec les agrégés.
  • l’indiciaire prime sur l’indemnitaire, c’est-à- dire que l’essentiel de l’effort devrait être fait sur le salaire et non les indemnités du type ISOE.

Le protocole PPCR permet toujours de justifier l’impossibilité d’une revalorisation massive qui ne sera donc possible que par sa suppression. En attendant, le ministère ne proposera que des saupoudrages concernant telle ou telle partie des personnels.

(1) PPCR : parcours professionnels, carrières et rémunérations

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