Y a-t-il un docteur pour sauver nos retraites ?

Le projet de réforme des retraites n’en est plus au stade du projet. Quelques professions ont obtenu ces dernières semaines des dérogations diverses et l’âge pivot est maintenant en suspens pour la période transitoire (de 2022 à 2027) pendant quelques mois, comme l’a indiqué le Premier ministre, le temps de trouver une solution alternative avec les partenaires sociaux. Mais l’âge d’équilibre restera et cette future réforme semble s’installer avant même qu’elle soit actée.

Il suffit de se rendre sur le simulateur de pensions info-retraite.fr pour découvrir un encart vous demandant de cliquer pour savoir si vous êtes concernés par le système universel. Cliquez et voici en partie ce que vous lirez : Ce service permet à chacun d’identifier les différentes dispositions (règles, modalités de transition…) qui s’appliqueront selon sa génération, son statut professionnel et ses régimes de retraite. Vous apprécierez l’emploi du futur et non du conditionnel !

Y a-t-il un réel dialogue social pour préserver nos retraites ? Il y aurait de quoi se demander si la définition du mot dialogue est la même pour tout le monde.

Diverses métaphores, plus ou moins poétiques, sont employées pour qualifier ce projet de réforme des retraites et ses victimes. Certaines font référence au registre culinaire comme les dindons de la farce, expression employée par Jean-Rémi Girard, président du SNALC, pour qualifier les professeurs dans le système universel de retraite.
Noël est derrière nous. Et la farce est maintenant avariée, pour les dindons farcis, comme pour ceux qui l’ingurgitent. Les professeurs en sont au stade de l’indigestion ou plutôt souffrent d’une intoxication alimentaire. Mais ils ne sont pas les seuls. Cette intoxication alimentaire atteint désormais de plus en plus de corps de métiers. De nombreuses professions jusqu’alors silencieuses ou insuffisamment relayées par les médias rejoignent les cortèges des manifestants. Serait-ce contagieux ? Serait-ce une erreur de diagnostic ?

La contestation envers ce système universel de retraite se propage et contamine à tire-larigot, tel le virus saisonnier de la gastro-entérite. Et ce virus est loin d’être éradiqué cette année. D’autant que les docteurs en sont également victimes.

Les négociations sur les retraites, et par voie de conséquence sur nos salaires de professeurs, sont supposées s’étaler de janvier à juin 2020, alors que le SNALC voulait des négociations bien en amont pour arriver au projet de réforme avec des garanties. Sur le plateau de CNEWS, le 7 janvier 2020, Jean-Rémi Girard déclarait : « Pourquoi a-t-on besoin de 6 mois pour revaloriser les enseignants ? Normalement ce n’est pas très compliqué de faire un tableau, de mettre des pourcentages, de coller un calendrier là-dessus, d’expliquer comment on fait et en deux réunions, c’est bouclé. Si c’est sur 6 mois, c’est qu’à priori il y a d’autres intentions, la transformation du métier d’enseignant du 21ème siècle et jusqu’à présent le Ministre refuse de dire quelles sont ses idées sur ces sujets-là. »

Cette lenteur et ce flou entourant notre rémunération future, ajoutés à l’absence de garanties, nous laissent craindre le pire. Les vœux de notre ministre à notre intention, répétant une fois de plus, qu’il faut « replacer le professeur au centre » ressemblent plus à un cataplasme sur une jambe de bois qu’à un onguent. Ils ne nous soulagent absolument pas. Ou la mayonnaise ne prend plus, si vous préférez le registre culinaire. Rien n’est défini. Rien n’est explicité. On ne se presse pas pour clarifier alors que le recul de notre pouvoir d’achat est lui clairement chiffré sur ces 30 dernières années !
En décembre 2019, le SNALC a proposé au Ministère un remède déjà prêt : un projet de revalorisations chiffrées, apportant des garanties concrètes, suivant un échéancier réaliste et établi, respectueux de tous les professeurs et même des autres corps de l’Education nationale. Pour soigner la rémunération des professeurs et sauver leur retraite, il suffit d’écouter le SNALC.

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