Revalorisation salariale : courrier intersyndical

Madame la Première ministre,
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale,

Nous nous adressons à vous solennellement au sujet de la revalorisation des personnels enseignants, CPE et Psy-EN discutée actuellement au ministère.

La crise de recrutement de personnels enseignants s’enracine comme le montrent les chiffres d’inscrits aux concours sur ces dernières sessions. Pour 2023, en dépit d’un prolongement de la période d’inscription, le nombre d’inscrits aux concours du second degré est en baisse de 18,5% et de 13,7% pour le concours du premier degré par rapport à 2021, dernière session représentative.

Par ailleurs, le nombre de ruptures conventionnelles a été multiplié par 5 en un an, passant de 296 en 2020 à 1 600 en 2021 selon le rapport annuel de la Fonction publique. Les démissions continuent d’augmenter. Ces données démontrent indéniablement une perte d’attractivité du métier qui pourrait s’avérer très problématique pour le service public d’Éducation dès la prochaine rentrée mais aussi à moyen terme.

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À la fin de l’école primaire, rattrapons le retard accumulé

Notre ministre tente d’écoper à la petite cuillère une Éducation nationale à la coque percée. Début 2023, est-ce le moment de faire plus de ce qui ne marche pas, de nouvelles évaluations en tête ? Ou faut-il revenir aux recettes qui ont fait leurs preuves, les fondamentaux ? Le SNALC fait le point sur les pistes envisagées.

Au collège, rien ne va plus

Au collège, le SNALC a constaté de longue date que les lacunes – pardon, les compétences en creux – s’accumulent et se sont installées de façon pérenne. Les évaluations nationales le confirment : à l’entrée au collège, 27 % des élèves ont des lacunes conséquentes en français et 32 % en mathématiques. S’il n’est pas impossible, sur le papier du moins, de rattraper une partie du retard, force est de constater que l’apprentissage de la lecture en 6ème, 5ème, 4ème , etc. n’est plus guère possible dans les faits. Le coche est loupé et si toute l’énergie est consacrée à ce faire, c’est au détriment de ce qui doit être travaillé au collège. Cela n’aurait pas été compliqué de s’y prendre avant, à l’école primaire. Pourquoi cela n’a-t-il pas été fait ?

Voyons, mais on n’a pas le temps !

Le constat est alarmant : 27,5 % des élèves font plus de 25 erreurs sur un court texte d’une dizaine de lignes. L’évolution parle d’elle-même : 10,7 fautes en moyenne en 87, 14,7 en 2007, 18 en 2015 et 19,4 fautes en 2021. En cause, des emplois du temps qui, depuis des années, voire maintenant des décennies, sont remplis ad nauseam de nouveaux apprentissages toujours plus éloignés des fondamentaux.

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