Le SNALC et le premier degré

LA MATERNELLE À TROIS ANS
Le SNALC a approuvé la mesure d’obligation scolaire à trois ans, même s’il n’est pas dupe concernant l’important coup de com’ de l’annonce du président de la République. Plus de 97 % des enfants sont déjà scolarisés en maternelle. Pour autant, l’école maternelle n’est pas considérée à sa juste valeur. Or, pour le SNALC, la maternelle est une véritable école qui transmet de nombreux apprentissages indispensables et qui pose les bases de la sociabilité et de la vie de groupe. Si les apprentissages ne sont pas toujours perceptibles puisqu’ils précèdent l’acquisition du langage écrit, toutes les recherches, aussi bien sur le plan du développement de l’enfant (cognitif et affectif) que sur les apprentissages, soulignent le rôle fondamental de cette école.

La méconnaissance de la spécificité du travail des collègues de maternelle, le manque de traces du travail des élèves, a amené à porter un jugement souvent dépréciatif et totalement injustifié. Si l’obligation ne règle qu’une petite partie des problèmes, nous ne pouvons que saluer la reconnaissance de l’école maternelle en tant que telle et de son rôle crucial. Le SNALC sera attentif à ce qu’une formation spécifique soit maintenant mise en place et à ce que la hiérarchie témoigne d’une reconnaissance digne de ce nom à l’égard des professeurs de maternelle.

L’INCLUSION ET SES LIMITES
Le concept d’inclusion dans le souci d’améliorer la réussite des élèves handicapés doit être mis en oeuvre de façon sérieuse et non masquer des restrictions budgétaires. Le SNALC défend ainsi le maintien du rôle et de la place des établissements et structures spécialises ainsi que le rétablissement des postes de RASED. Il faut également agir d’urgence en faveur de la médecine scolaire.

Le SNALC dénonce depuis longtemps un mensonge institutionnel qui consiste à faire croire que la différenciation pédagogique serait la réponse miracle à toutes les difficultés dans les classes, et qui a le grand avantage de rejeter sur les seuls enseignants les difficultés rencontrées avec certains élèves. Il a défendu auprès du ministère une réforme de la formation CAPPEI, qu’il juge très insatisfaisante.

LES AESH
Le SNALC oeuvre sur tout le territoire et au niveau ministériel pour une véritable professionnalisation du métier d’AESH, accompagnée d’une revalorisation, de garanties accrues et d’une amélioration des conditions de travail. L’accompagnement à l’inclusion de nos élèves en situation de handicap doit passer par une exigence de diplôme et compétences requises. La précarité à tous les niveaux (salaire, formation, statut et considération…) de nos collègues doit cesser. Le SNALC tire la sonnette d’alarme sur les diminutions des quotités de contrats à 50 % dans de nombreuses académies pour cette rentrée, qui aggravent un peu plus les situations, obligeant bon nombre à prendre un deuxième emploi. Le SNALC multiplie les interventions auprès des DSDEN et des plus hautes instances rectorales pour défendre les dossiers.

LES CONDITIONS DE TRAVAIL
La crise de recrutement qui s’accentue chaque année démontre une désaffection flagrante du métier. Le traitement peu attractif, le manque de valorisation, l’absence de considération des parents, le manque de soutien de la hiérarchie, les situations d’inclusion compliquées de plus en plus nombreuses, les carences de la formation sont des facteurs qui ne favorisent pas l’attrait du métier. Si l’École attire de moins en moins les jeunes professeurs, elle pousse également chaque année de plus en plus de titulaires à démissionner. Aussi, le SNALC condamne toutes les formes de découragement, d’infantilisation, de culpabilisation voire parfois de harcèlement subies par des collègues, qui finissent injustement par abandonner leur métier, suite à un burn-out. De même, les situations anxiogènes liées à l’insécurité face à des parents qui ne respectent ni l’école ni les professeurs ne sont pas tolérables. Le SNALC milite pour que le recours à la protection fonctionnelle soit systématique. Le SNALC apporte des réponses dans son mémorandum sur la souffrance au travail et propose en parallèle avec le dispositif Mobi-SNALC, un accompagnement aux collègues soucieux de trouver la meilleure solution pour une reconversion.

LA DIRECTION D’ÉCOLE
Le directeur d’école est chargé du pilotage pédagogique ; il est garant du bon fonctionnement de l’école ; il est en permanence en relation avec les partenaires et les parents… et il est encore bien souvent en charge d’une classe. Le directeur doit endosser ainsi bon nombre de casquettes qui lui confèrent des responsabilités de plus en plus importantes et doit faire face à des relations de plus en plus compliquées avec les parents, avec l’IEN et souvent avec ses adjoints. Le temps de décharge pour accomplir les diverses missions et les indemnités versées en contrepartie ne sont pas à la hauteur du travail demandé. Ainsi, la pénurie de directeurs d’école témoigne du manque d’attractivité du poste mais aussi du manque de reconnaissance qui leur est due. La situation actuelle ne peut durer. A minima, les missions du directeur d’école doivent être repensées et référencées dans une lettre de mission précise bien moins exigeante que le référentiel métier actuel, d’autant plus que les aides administratives ont été supprimées. Enfin, le métier a besoin d’être réorienté car le directeur a un rôle prépondérant dans l’organisation de l’école, dans les relations internes et externes. On doit le soulager des responsabilités supplémentaires, missions souvent chronophages pour lesquelles il n’a parfois aucune compétence.

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